Le diagnostic et la prise en charge de l'hypertension artérielle reposent encore aujourd'hui sur la mesure de la pression artérielle en consultation, utilisée en routine pour initier un traitement au long cours, prescrire des examens et éventuellement envisager des interventions thérapeutiques. Cependant, il est maintenant recommandé d'utiliser l'automesure ou la mesure ambulatoire de la pression artérielle pour le diagnostic et le suivi des patients hypertendus avec des appareils homologués, dont la liste se trouve sur le site www.stridebp.org/ et avec un brassard adapté à la taille du bras, Ces techniques apportent des renseignements sur le pronostic cardiovasculaire supérieurs à la mesure de consultation, et permettent de dépister en particulier les hypertensions « blouse blanche » et masquées. Ces techniques devront être réalisées avant de débuter un traitement antihypertenseur pour la plupart des patients, mais aussi en présence d'une hypertension résistante et dans l'évaluation et le suivi thérapeutique. Cela revient à dire que presque tous les hypertendus doivent bénéficier dorénavant d'une mesure réalisée hors du cabinet. La mesure ambulatoire de la pression artérielle et l'automesure ne doivent pas être considérées comme des techniques rivales mais plutôt complémentaires. Si l'automesure est la technique de choix pour la majorité des patients, moins onéreuse et plus diffusée, la mesure ambulatoire de la pression artérielle permet chez certains patients de mieux préciser leur statut tensionnel, en particulier nocturne (dipper, non dipper ou inverse dipper), mais aussi de mieux répartir leur traitement dans la journée, en particulier en présence d'une hypertension résistante. Surtout, elle permet de mieux évaluer la variabilité tensionnelle en particulier en présence d'une hypotension orthostatique.