La déprescription vise à améliorer la situation clinique des patients, par réduction progressive et/ou arrêt de certains traitements médicamenteux. Cet article en expose la genèse conceptuelle et diffusion progressive, la dynamique conventionnelle et responsabilité médicale. Du fait du développement des connaissances et hors de toute convention avec l'assureur des soins, la réflexion sur son opportunité est devenue exigible dans les situations où les risques iatrogènes sont caractérisés, notamment en cas de polymédication : le défaut de déprescription (ou l’absence de réflexion sur son opportunité) peut devenir fautif. Mais du fait de sa finalité et de ses conséquences cliniques, la déprescription n’est pas une approche quantitative : elle appelle souvent à réunir des données dispersées, hiérarchiser des traitements, établir un planning, parfois arbitrer entre intentions thérapeutiques. La collaboration interprofessionnelle est alors servie par de nouveaux outils et par le partage d’expériences : ils permettent seuls de relever le défi clinique et sociétal, à l’heure d’algorithmes dédiés et de l’intelligence artificielle.

Deprescribing aim to improve the clinical condition of patients, through progressively reducing and/or discontinuing certain drug treatments. This paper reports its conceptual genesis and gradual diffusion, the dynamics of practitioners/healthcare insurer agreements in France, and medical liability. Irrespective of any incentive agreement, consideration of the advisability of de-prescribing has become mandatory in situations where iatrogenic risks are well established – particularly in the case of multi-medication treatments: as knowledge grows, failure to deprescribe (or to consider the advisability of doing so) could be considered a fault. However, de-prescribing is not a quantitative approach, due to its clinical purpose and consequences: it requires gathering scattered data, prioritizing treatments, planning, and sometimes arbitrating between therapeutic intentions. Interprofessional collaboration is then served by new tools and informed by experience-sharing: they alone can meet the clinical and societal challenge of deprescribing, while dedicated algorithms and AI are coming.