La prise en charge des douleurs chroniques ne peut se résumer aux conduites à tenir face à une douleur aiguë qui durerait. En effet, la chronicité et les modifications physiologiques, psychologiques et sociales qu'elle entraîne, en conjonction ou à la suite du dysfonctionnement causal, modifient les mécanismes de la nociception, qui perd tout ou partie de sa fonction de signal d'alarme et de son rôle de préservation de l'intégrité corporelle. En cela, le syndrome douloureux chronique devient une maladie à part entière qu'il convient de traiter avec un modèle biopsychosocial, plus complexe à aborder, mais plus pertinent que celui du traitement d'une douleur aiguë. Notamment pour ce qui est des thérapeutiques, la douleur chronique emprunte des voies diverses, multimodales, qu'il s'agit d'identifier avant de pouvoir traiter. Nous abordons les différents enjeux d'une telle prise en charge en insistant sur l'évaluation des divers facteurs intervenants et la nécessaire considération de l'aspect pluridimensionnel, qui peuvent nécessiter une équipe pluridisciplinaire garante d'une cohérence d'abords au bénéfice du patient malade de sa douleur.