Lymphomes cutanés primitifs - 15/10/24
Résumé |
Les lymphomes cutanés primitifs forment un groupe hétérogène de néoplasies à cellules T ou B matures. Il existe une véritable dualité, par leur fréquence et leur présentation clinique et histologique, entre d'une part des formes très fréquentes et pour la plupart relativement indolentes, au moins au stade débutant de leur évolution, comme le mycosis fongoïde (lymphome cutané primitif le plus fréquent), et les lymphomes B cutanés primitifs de la zone marginale et centrofolliculaire, et d'autre part des formes rares ou agressives. Sur le plan histologique, ces formes indolentes sont dues à la prolifération de petits lymphocytes T ou B ressemblant à des lymphocytes activés, et se présentent cliniquement avec des lésions rappelant celles de maladies inflammatoires auto-immunes ou infectieuses, incluant des plaques érythémateuses ou une érythrodermie pour le mycosis fongoïde et le syndrome de Sézary, des lésions ulcératives papuleuses ou nodulaires pour les lymphoproliférations T cutanées CD30+ (papulose lymphomatoïde et lymphome cutané anaplasique), des lésions papulonodulaires érythémateuses pour les lymphomes B indolents, ou encore des nodules sous-cutanés pour le lymphome T sous-cutané. Ainsi, ces lymphomes posent un problème récurrent de diagnostic différentiel avec des maladies réactionnelles, justifiant une prise en charge dermatologique. Dans tous les cas, les lymphomes cutanés primitifs doivent également être distingués de lymphomes systémiques envahissant secondairement la peau, dont les aspect cliniques et histopathologiques peuvent être très similaires à ceux de lymphomes cutanés primitifs. Leur diagnostic nécessite l'intégration de données cliniques, histopathologiques (avec un panel de marqueurs adapté à chaque situation), biologiques (recherche de cellules leucémiques dans le syndrome de Sézary en particulier, gold standard du diagnostic), d'imagerie médicale (bilan d'extension pour éliminer un lymphome systémique ou rechercher une extension extracutanée), et moléculaires, sachant que l'identification d'un clone lymphocytaire T ou B n'est pas constante ni totalement spécifique, et qu'il n'y a que très peu d'altérations moléculaires d'intérêt diagnostique décrites à ce jour. Le recours à un avis d'expert est requis dans les cas difficiles et les formes agressives (mycosis fongoïde transformé, lymphome cytotoxique dérivé des cellules T CD8+, gamma/delta ou NK, et lymphome B à grandes cellules de type jambe ou intravasculaire) devront être prises en charge conjointement avec des hématologues, car elles nécessitent des traitements systémiques qui vont de l'immunothérapie à des mono- ou polychimiothérapies, voire une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques.
Mots-clés : Lymphome cutané primitif, Lymphome T cutané primitif, Lymphome B cutané primitif, Mycosis fongoïde, Syndrome de Sézary, Lymphome B centrofolliculaire cutané primitif, Lymphome B cutané primitif de la zone marginale, lymphome B à grandes cellules cutané primitif de type jambe
Plan
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à ce traité ?