Les déchirures méniscales sont considérées comme les blessures orthopédiques les plus courantes. Elles peuvent avoir un impact significatif sur la fonction et prédisposer le genou à une arthrose précoce. Pendant de nombreuses années, l’arthroscopie a été considérée comme le « gold standard » en matière de prise en charge chirurgicale. Cependant, pour les déchirures méniscales chroniques, de nouvelles stratégies thérapeutiques non chirurgicales sont en cours de recherche. À travers cette étude, nous visons à évaluer l’efficacité de l’injection intraméniscale de plasma riche en plaquettes (PRP) sur les déchirures méniscales stables de grade II et III.

Tous les patients ayant subi une injection intraméniscale guidée par échographie pour le traitement d’une pathologie méniscale dans notre centre, entre novembre 2017 et juin 2019, ont été pris en compte pour l’étude. Les patients de plus de 18 ans présentant des lésions méniscales isolées de grade II de Stoller ou de grade III stables ayant maintenu un suivi minimum de deux ans avec une évaluation clinique (score IKDC, échelle visuelle analogique [EVA] de la douleur, amplitudes articulaires) et paraclinique (IRM) ont été inclus.

Trente-six patients étaient finalement éligibles pour l’étude. À 6 mois, le score IKDC moyen était de 71,5±16,8 [33 ; 97] contre 61,3±16,8 [31 ; 91] avant injection (p=0,012). L’EVA moyenne à 6 mois était de 1±1 [0 ; 5] alors qu’elle était de 6±1 [2 ; 8] avant injection de PRP (p<0,001). La flexion du genou s’est améliorée de 135±7° [120 ; 145] avant injection vers 140±6° [125 ; 150] à 6 mois (p=0,0026). Ces observations sont restées stables jusqu’au suivi final. Les IRM ont montré une diminution du grade de la déchirure méniscale dans 5 % des cas et 65 % ont montré une cicatrisation méniscale au dernier recul.

Notre étude a montré que l’injection intraméniscale de PRP guidée par échographie pour les lésions méniscales dégénératives de grade II et III avait non seulement amélioré les scores fonctionnels des patients, notamment l’IKDC et les scores de douleur, mais avait également conduit à l’apparition d’une cicatrisation méniscale à l’IRM. Ces résultats semblent encore plus marqués pour les lésions de grade II. Nous pensons que cette technique peut être proposée en thérapeutique de première intention devant certaines lésions méniscales dégénératives, avant le traitement chirurgical par arthroscopie qui reste un dernier recours utile.

Niveau III (étude cas-témoins rétrospective).

Meniscal tears are considered the most common orthopedic injuries. They can have a significant impact on function and predispose the knee to early osteoarthritis. For many years, arthroscopy has been considered the gold standard for surgical management. However, for chronic meniscal tears, new non-surgical therapeutic strategies are being investigated. Through this study, we aim to evaluate the efficacy of intrameniscal injection of platelet-rich plasma (PRP) on stable grade 2 and 3 meniscal tears.

All patients who underwent ultrasound-guided intrameniscal injection for the treatment of meniscal pathology in our center between November 2017 and June 2019 were included in the study. Patients over 18 years of age with isolated Stoller grade 2 or stable grade 3 meniscal lesions who maintained a minimum follow-up of two years with clinical (IKDC score, visual analogue scale (VAS) of pain, joint range of motion) and paraclinical (MRI) assessment were included.

Thirty-six patients were finally eligible for the study. At 6 months, the mean IKDC score was 71.5±16.8 [33; 97] versus 61.3±16.8 [31; 91] before injection (P=0.012). The mean VAS at 6 months was 1±1 [0; 5] while it was 6±1 [2; 8] before PRP injection (P<0.001). Knee flexion improved from 135±7° [120; 145] before injection to 140±6° [125; 150] at 6 months (P=0.0026). These findings remained stable until final follow-up. MRIs showed a decrease in meniscal tear grade in 5% of cases and 65% showed meniscal healing at final follow-up.

Our study showed that ultrasound-guided intrameniscal PRP injection for grade 2 and 3 degenerative meniscal lesions not only improved patients’ functional scores, including IKDC and pain scores, but also led to the appearance of meniscal healing on MRI. These results appear even more marked for grade 2 lesions. We believe that this technique can be proposed as first-line therapy for certain degenerative meniscal lesions, before surgical treatment by arthroscopy, which remains a useful last resort.

Level III (retrospective case-control study).