Les hyperglycémies iatrogènes sont fréquemment rencontrées en pratique clinique, les glucocorticoïdes en sont de grands pourvoyeurs. Plusieurs autres classes thérapeutiques peuvent également générer des hyperglycémies ou de réels diabètes iatrogènes (parmi les plus fréquentes : les antipsychotiques, les anticancéreux, et notamment les immunothérapies, les anti-infectieux ou les immunosuppresseurs). Les mécanismes pharmacologiques iatrogènes sont multiples et peuvent impliquer une augmentation de l'insulinorésistance (via une prise de poids ou la production hépatique de glucose ou la captation de celui-ci par les tissus périphériques), ou une altération de l'insulinosécrétion (parfois par effet direct sur la cellule bêtapancréatique, par auto-immunité, etc.). Savoir identifier les patients à risque de développer ces effets secondaires permet dans certains cas d'orienter le choix de la molécule vers la moins iatrogène d'un point de vue métabolique. Cet article expose les mécanismes pharmacologiques potentiels et la présentation clinique habituelle des diabètes et des hyperglycémies iatrogènes médicamenteuses selon les différentes classes thérapeutiques.