L’abcès de la cloison nasale est une infection rare et grave, du fait des complications qu’il peut engendrer. Nous rapportons un cas de patiente diabétique prise en charge au niveau de notre structure.

Une femme âgée de 83 ans diabétique mal suivie consulte pour une obstruction nasale bilatérale dans un contexte fébrile évoluant depuis une semaine. L’examen clinique a trouvé une cloison nasale tuméfiée douloureuse obstruant les fosses nasales avec bombement de l’aile narinaire à gauche. Le bilan biologique a objectivé une hyperleucocytose à 21 000GB/mm³, une CRP élevée à 126mg/L et une glycémie à jeun 2,4g/L. À la TDM faciale : une collection liquidienne hypodense à paroi propre rehaussée développée au sein de la portion cartilagineuse antérieur du septum nasal et au cartilage latéral gauche.

La patiente a eu un drainage chirurgical associé à une double antibiothérapie. La culture bactériologique de l’abcès septal est revenue positive à Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM), à l’acide fusidique et à l’amikacine. Une sécrétion de la toxine de Paton Valentine a été suspectée ; sa recherche a été confirmée par PCR. L’antibiothérapie a été adaptée selon les résultats de l’antibiogramme en ajoutant un antibiotique anti-toxinique avec une bonne évolution clinique et biologique.

Il s’agit d’une pathologie infectieuse rare et grave de la cloison nasale surtout chez un sujet diabétique non équilibré. Devant le caractère nécrosant et l’isolement d’un SARM communautaire le clinicien doit rechercher la Toxine PVL pour adapter le traitement.