Les incidentalomes surrénaliens, tumeurs asymptomatiques découvertes fortuitement, représentent un défi diagnostique. Le phéochromocytome, bien que rare, est redouté pour ses manifestations graves et son risque de malignité. D’où sa recherche était auparavant systématique devant tout incidentalome surrénalien.

Étudier les caractéristiques radiologiques des incidentalomes non sécrétants et des phéochromocytomes pour améliorer le diagnostic différentiel.

Étude rétrospective de 156 patients hospitalisés au service d’endocrinologie du CHU Charles Nicolle pour exploration d’un incidentalome surrénalien (2003–2023). Les caractéristiques radiologiques des incidentalomes non sécrétants et des phéochromocytomes ont été comparées.

Au total, 108 incidentalomes non sécrétants et 48 sécrétants (dont 12 phéochromocytomes).

– Incidentalomes non sécrétants :

– taille : <4cm (92,7 %), 4–6cm (7,33 %),

– homogènes (100 %),

– densité spontanée : <10 UH (71,66 %), >20 UH (13,33 %),

– wash-out absolu : <60 % (11,11 %).

– Phéochromocytomes :

– taille : <4cm (38,8 %), 4–6cm (50 %), >6cm (11,11 %),

– hétérogènes (41,66 %),

– densité spontanée : 10–20 UH (2), >20 UH (10),

– wash-out absolu : >60 % (11), <60 % (2).

Les résultats confirment les données de la littérature. Les incidentalomes non sécrétants sont généralement de petite taille, homogènes et à faible densité, tandis que les phéochromocytomes peuvent avoir des caractéristiques plus variées. La présence d’un wash-out absolu>60 % est plus fréquente dans les phéochromocytomes.

L’analyse radiologique par TDM est essentielle pour le diagnostic différentiel des incidentalomes surrénaliens. La recherche systématique d’un phéochromocytome n’est plus recommandée. La décision de doser les métanéphrines doit être basée sur l’aspect radiologique et le contexte clinique, conformément aux consensus internationaux.