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Anguillule et anguillulose - 23/09/24

[8-514-A-60]  - Doi : 10.1016/S1166-8598(24)57872-3 
M. Ramatou, MD, praticien contractuel a, R. Blaizot, MD, MCU-PH b, c, d, C. Nabet, MCU-PH e, F. Djossou, MD, HDR, Professeur de médecine, praticien hospitalier c, d, f, M. Demar, MD, PhD, HDR, Professeur de médecine, praticien hospitalier a, c, d, f, g,
a Laboratoire d'analyses biologiques, Centre hospitalier Andrée-Rosemon, avenue des Flamboyants, 97300 Cayenne, Guyane française 
b Service de dermatologie tropicale, Centre hospitalier Andrée-Rosemon, avenue des Flamboyants, 97300 Cayenne, Guyane française 
c Laboratoire TBIP, Université de Guyane, 97300 Cayenne, Guyane française 
d U1019-UMR9017, Université de Lille, CNRS, Inserm, Institut Pasteur de Lille, Centre d'infection et d'immunité de Lille, 1, rue du Professeur-Calmette, 59000 Lille, France 
e Laboratoire hospitalo-universitaire de parasitologie-mycologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, 47-83, boulevard de l'Hôpital, 75013 Paris, France 
f Unité des maladies infectieuses et tropicales, Centre hospitalier Andrée-Rosemon, avenue des Flamboyants, 97300 Cayenne, Guyane française 
g Laboratoire hospitalo-universitaire de parasitologie-mycologie, Centre hospitalier Andrée-Rosemon, avenue des Flamboyants, 97300 Cayenne, Guyane française 

Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Tuesday 24 September 2024

Résumé

L'anguillulose, ou strongyloïdose, est une parasitose intestinale due à un ver nématode appelé Strongyloides stercoralis. Cette parasitose est endémique dans les régions tropicales et subtropicales et représente l'une des helminthiases les plus négligées en santé publique. La plupart des infections diagnostiquées dans des régions tempérées comme en Europe ou en Amérique du Nord concernent des populations migrantes, des réfugiés politiques, des militaires ou des voyageurs ayant séjourné de longues périodes dans des zones endémiques. Les formes larvaires sont présentes dans les sols contaminés par des matières fécales. Elles ont la particularité de survivre dans l'environnement sous forme libre. L'homme se contamine par pénétration transcutanée de larves strongyloïdes, principalement au niveau des pieds. La migration des larves au niveau cutané peut occasionner une éruption serpigineuse appelée « larva currens ». Dans la majorité des cas, l'infection a lieu de manière chronique asymptomatique au niveau intestinal et peut durer des décennies en l'absence de traitement en raison d'un cycle d'auto-infestation. En cas d'immunodépression, notamment à la suite d'une corticothérapie au long cours ou à la suite d'une infection par le virus HTLV-1 (humanT cell leukemia/lymphoma virus 1), des cas d'hyperinfection, mais aussi des formes disséminées, peuvent se produire par multiplication incontrôlée du parasite, donnant lieu à l'anguillulose maligne, avec un fort taux de mortalité. Le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence de formes larvaires par l'examen parasitologique répété des selles. Une hyperéosinophilie modérée peut être présente. Le sérodiagnostic présente une meilleure sensibilité diagnostique. Il est recommandé de réaliser un dépistage des sujets à risque d'anguillulose afin de commencer un traitement antiparasitaire avant l'introduction d'un traitement par glucocorticoïdes ou par tout autre agent immunosuppresseur. Un traitement antiparasitaire empirique doit être envisagé chez des patients fortement à risque dont le dépistage est négatif ou dont l'immunodépression est requise de manière immédiate. La molécule antiparasitaire de choix utilisée dans le traitement de l'anguillulose est l'ivermectine.


Mots-clés : Strongyloïdes stercoralis, Hyperinfestation, Dissémination, Immunodépression, Hyperéosinophilie, Ivermectine


Plan

Diagnostic biologique [, , , ]

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