Des entretiens pharmaceutiques d’oncogériatrie ont été mis en place pour réduire le risque de iatrogénie médicamenteuse. Les patients cibles étaient les patients âgés (≥ 65ans) polymédiqués et/ou identifiés à risque de fragilité (G8≤14), débutant un protocole anticancéreux injectable.

Nous avons voulu évaluer la faisabilité de la mise en œuvre de ces entretiens pharmaceutiques d’oncogériatrie sur une période de six mois.

Au total, trente patients ont bénéficié d’un entretien pharmaceutique d’oncogériatrie (âge médian 76 ans ; 21 patients ayant G8≤14). Deux tiers des patients ont rencontré d’autres intervenants au cours de leur prise en charge dont quatre après orientation par le pharmacien. Concernant les bilans de médication : 93 % des patients ont nécessité une intervention pharmaceutique (en moyenne 3,5 par patient). La majorité proposait des suivis thérapeutiques et des arrêts de traitement. D’après leur évaluation par un binôme pharmacien/oncologue, 97 % des interventions pharmaceutiques auraient un impact clinique positif dont 13 % un impact clinique majeur. Les principales classes médicamenteuses concernées par les interventions pharmaceutiques étaient les analgésiques, les médicaments du diabète et les psycholeptiques. Parmi les quatorze interventions pharmaceutiques à impact clinique majeur, neuf proposaient l’optimisation du traitement antalgique.

La mise en place de ces entretiens nous a permis d’initier la création d’un parcours de soins dédié aux patients âgés fragiles. Les soins pharmaceutiques proposés semblent apporter une valeur ajoutée dans leur prise en charge. Des modifications organisationnelles sont nécessaires pour favoriser la pluridisciplinarité et améliorer nos pratiques en oncogériatrie.

In our establishment, pharmaceutical interviews in oncogeriatrics have been developed to reduce drug iatrogenesis. The target patients were older patients (≥65years) with polypharmacy and/or identified at risk of frailty (G8≤14), starting an injectable cancer protocol.

The aim of this study is to evaluate the feasibility of implementing pharmaceutical interviews in oncogeriatrics over a period of six months.

In total, 30 patients benefited from a pharmaceutical interview in oncogeriatrics (median age 76 years; 21 patients with G8≤14). Two-thirds of the patients met other interveners during patient care, 4 of whom after referral by the pharmacist. As for medication reviews: 93% of patients required pharmaceutical intervention (average of 3.5 per patient). The majority proposed therapeutic follow-ups and discontinuations of treatment. According to their evaluation by a pharmacist/oncologist pair, 97% of pharmaceutical interventions would have a positive clinical impact, of which 13 % a major clinical impact. The main drug classes concerned by the pharmaceutical interventions were analgesics, drugs used in diabetes and psycholeptics. Among the four pharmaceutical interventions with major clinical impact, nine proposed the optimization of analgesic treatment.

The implementation of these interviews allowed us to initiate the creation of a care pathway dedicated to older patients identified as fragile. The pharmaceutical care offered appear to provide added value in the care of these patients. Organizational changes are necessary to promote multidisciplinarity and improve our practices in oncogeriatrics.