Hypertension artérielle chronique et grossesse - 09/09/24
Résumé |
Chez la femme enceinte, l'hypertension artérielle (HTA) chronique (HTAC) est définie comme une HTA déjà connue avant la grossesse ou découverte avant 20 semaines d'aménorrhée (SA). Cette éventualité concerne 1,5 à 1,8 % des grossesses. L'HTAC augmente la fréquence de la plupart des événements fœtaux et maternels. Dans la cohorte française Conception, la prévalence de la prééclampsie, de la prématurité et du poids de naissance inférieure à 10e centile était respectivement de 17,1, 19 et 24,4 % en cas d'HTAC versus 2,7, 7,3 et 14 % chez les femmes normotendues. Les principaux facteurs de mauvais pronostic sont une pression artérielle mal équilibrée en début de grossesse et l'association à un diabète, une hypertrophie du ventricule gauche, une protéinurie supérieure ou égale à 300 milligrammes par 24 heures, ou une insuffisance rénale. Il est démontré que le traitement des HTA légères améliore le pronostic obstétrical et néonatal. Pour cette raison, Il y a aujourd'hui un large consensus pour traiter les HTA légères pendant la grossesse, qu'elles soient chroniques ou gestationnelles. Chez la femme HTAC connue ayant un projet de grossesse, une prise en charge préconceptionnelle est hautement souhaitable pour : faire le bilan de l'HTA, rechercher une HTA secondaire et adapter le traitement antihypertenseur. Si l'HTA est découverte en début de grossesse, la priorité n'est pas au traitement mais à la confirmation du diagnostic. Il est important de distinguer l'HTA authentique et l'HTA « blouse blanche », où la pression artérielle (PA) est élevée au cabinet médical mais normale au domicile. Dans les cas douteux, il faut discuter une mesure ambulatoire de la PA. Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine II (ARAII ou sartans) ont une toxicité rénale, parfois irréversible, quand ils sont poursuivis aux deuxième et troisième trimestres. Les antihypertenseurs recommandés pendant la grossesse sont le labétalol, l'alphaméthyldopa et les inhibiteurs calciques. En revanche, les données de la littérature sont insuffisantes en nombre et en qualité pour émettre une recommandation quant à l'intérêt de l'aspirine pendant la grossesse pour prévenir la morbidité maternelle ou périnatale. De même, les données de la littérature sont insuffisantes pour recommander un accouchement programmé de principe vers 38-39 semaines dans les grossesses HTAC bien équilibrées, sans prééclampsie surajoutée ni autre pathologie associée.
Mots-clés : Hypertension artérielle chronique et grossesse, Insuffisance rénale chronique et grossesse, Prééclampsie
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