L’éthique du soignant face à la demande de mourir - 06/09/24
The caregiver and ethics: how to respond to the request to die?
Résumé |
Le projet de légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, désormais dénommés aide à mourir, inquiète de nombreux soignants pour lesquels « donner la mort n’est pas un soin ». Pour d’autres, l’aide à mourir constitue un progrès sociétal. Mais devant toute demande manifeste de mourir, se cachent toujours des désirs latents que les professionnels de soins palliatifs auront à questionner, confrontés à leur propre pulsion de mort, celle des patients et de leurs proches, celle de la société. La légalisation de l’aide à mourir peut en effet s’entendre comme l’expression d’un néolibéralisme qui nécessite que les équipes soignantes soient encore capables d’incarner la loi symbolique de l’interdit fondamental du meurtre, même si le législateur lui accorde des exceptions. Si meurtre il doit y avoir du côté des soignants, c’est avant tout un meurtre symbolique : celui du patient idéalisé du bien vieillir, du bien mourir, du bien naître. C’est aussi, paradoxalement, celui du « trop bon soignant ». À défaut, par un excès de culpabilité soignante et une défaite de la pensée, le patient risque d’être tué dans le réel… Mais ainsi en est-il du tragique de la vie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Plans to legalize euthanasia and assisted suicide, now known as “aid in dying”, worry many caregivers, for whom “giving death is not care”. For others, assisted dying represents societal progress. However, in the face of any overt request to die, there are always latent desires that palliative care professionals will have to question, confronted as they are with their own death drive, that of patients and their loved ones, and that of society as a whole. The legalization of assisted dying can be seen as the expression of a neoliberalism that requires care teams to be able to embody the symbolic law of the fundamental prohibition of murder, even if the legislator grants exceptions. If there is to be murder on the part of caregivers, it is first and foremost a symbolic murder: that of the idealized patient of aging well, dying well, being born well. Paradoxically, it's also that of the “too-good” caregiver. Failing that, through an excess of caregiver guilt and a defeat of thought, the patient risks being killed in the real world… But so it is with the tragedy of life.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Aide à mourir, Euthanasie, Suicide assisté, Éthique
Keywords : Assistance in dying, Euthanasia, Assisted suicide, Ethics
Plan
Vol 23 - N° 5
P. 253-257 - septembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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