L'hypnose médicale trouve une place grandissante dans le monde de l'anesthésie et l'univers du bloc opératoire. La recherche qui se construit de plus en plus solide et spécifique autour de cette pratique participe à son déploiement. L'évolution des technologies en neuro-imagerie fonctionnelle a permis de mieux la définir et d'élucider ses mécanismes, surtout dans son action sur la douleur. Ceci lui a valu la confiance des professionnels de santé et du public, sa validité scientifique et l'élargissement de ses applications. Sous toutes ses formes, de la simple communication thérapeutique à l'hypnose formelle, ses bénéfices sont repérables à tous les stades de la prise en charge périopératoire. Elle renforce la qualité de la relation soignant-soigné dès le préopératoire et calme l'anxiété propre à cette phase. Elle émerveille les équipes au bloc opératoire par l'ambiance de calme qu'elle inscrit. Elle aide adultes et enfants à tolérer des gestes interventionnels mineurs sans douleur. Elle prévient les nausées et vomissements postopératoires, participe à l'analgésie et l'anxiolyse, permet une meilleure réhabilitation postinterventionnelle, et une meilleure expérience du patient « acteur » de son soin. Elle n'a pas d'effets indésirables remarquables, mais présente des limites qui assurent son application correcte et éthique, et lui garantissent plus de réussite. L'hypnose reste une approche complémentaire qui s'ajoute à l'arsenal thérapeutique d'un anesthésiste. Chaque professionnel de santé apporte une lecture de l'hypnose orientée par sa propre formation et expérience, selon une approche qui complète sa pratique. Une formation universitaire qualifiante, un encadrement pédagogique et une expérience pratique sont des incontournables pour une application bienséante et en sécurité de l'hypnose thérapeutique, dans le cadre de la prise en charge globale péri-interventionnelle des patients.