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Escalade de dose en radiothérapie modérément hypofractionnée pour les cancers de la prostate localisés, ESHYPRO : résultats d’une série monocentrique rétrospective évaluant la toxicité et l’efficacité - 18/08/24

Moderately hypofractionated dose escalation radiotherapy for localized prostate cancer, ESHYPRO: Results of a retrospective single-centre series evaluating safety and efficacy

Doi : 10.1016/j.canrad.2024.01.005 
K. Quintin , G. Créhange, P. Graff
 Service d’oncologie-radiothérapie, institut Curie, 26, rue d’Ulm, 75005 Paris, France 

Auteur correspondant.
Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Sunday 18 August 2024
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Résumé

Objectif de l’étude

Le cancer de la prostate est le plus fréquent chez l’homme et, au stade localisé, les schémas d’hypofractionnement de la radiothérapie sont devenus des standards, mais l’absence de risque aggravé de toxicité aiguë et tardive génito-urinaire et gastro-intestinale de l’escalade de dose reste à prouver.

Matériel et méthode

La population étudiée comprenait tous les patients pris en charge à l’institut Curie de février 2016 à mars 2018 pour un adénocarcinome prostatique localisé traité par irradiation externe délivrée par un accélérateur linéaire en technique conformationnelle avec modulation d’intensité guidée par l’image à la dose totale de 75Gy en 30 fractions de 2,5Gy dans le volume cible prévisionnel comprenant la prostate et les vésicules séminales proximales, et pouvait associer une radiothérapie prophylactique ganglionnaire de 46Gy en 23 fractions avec la technique de boost intégré.

Résultats

En tout, 166 patients ont été inclus, dont 114 étaient atteints de cancer de risque au moins intermédiaire défavorable (soit 68,7 %). L’âge et le suivi médians étaient de 71,4 ans et 3,96 ans. Cent quarante-neuf patients ont reçu une radiothérapie ganglionnaire (soit 89,8 %). Cent trente et un patients ont reçu une hormonothérapie (soit 78,9 %). Une toxicité génito-urinaire de grade 2 ou plus a été notée en cours de radiothérapie, à 6 mois, 1 an et 5 ans respectivement dans 36,7 %, 8,8 %, 3,1 % et 4,7 % des cas. Deux patients ont souffert à 5 ans d’une toxicité de grade 4 (soit 1,6 %). Une toxicité gastro-intestinale de grade 2 ou plus a été notée en cours de radiothérapie, à 6 mois, 1 an et 5 ans dans respectivement 15,1 %, 1,9 %, 14,6 % et 9,3 % des cas. Parmi ces derniers, huit patients ont souffert d’une toxicité de grade 3 (soit 6,2 %). Il n’y a eu aucune toxicité de grade 4. Les analyses n’ont pas mis en évidence de facteur prédictif de toxicité. Les taux de survie globale, sans progression et spécifique à 5 ans étaient respectivement de 82,4 %, 85,7 % et 93,3 %. La concentration sérique d’antigène spécifique de la prostate et les facteurs de risque cardiovasculaires ont été retrouvés comme facteurs prédictifs d’une dégradation de la survie globale (p=0,0028 pour les deux).

Conclusion

La radiothérapie externe pour un cancer prostatique localisé avec notre schéma modérément hypofractionné avec escalade de dose est bien tolérée. En l’absence de toxicité tardive majorée, l’analyse des modes de rechutes à long terme sera intéressante pour déterminer l’intérêt de cette escalade de dose sur les rechutes locales et à distance.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Abstract

Purpose

Prostate cancer is the most frequent cancer among men and radiotherapy hypofractionation regimens have become standard treatments for the localized stages, but the absence of increased risk of acute and late genitourinary or gastrointestinal toxicity of the dose escalation still must be demonstrated.

Material and methods

The study population included all patients with localized prostatic adenocarcinoma treated at the institut Curie from February 2016 to March 2018 by external radiation delivered by a linear accelerator using an image-guided conformal intensity modulation technique at a total dose of 75Gy in 30 fractions of 2.5Gy in the planning target volume that included the prostate and the proximal seminal vesicles, and could be paired with a prophylactic lymph node radiotherapy at 46Gy in 23 fractions with simultaneous integrated boost.

Results

A total of 166 patients were included. Among them, 68.6% were unfavourable intermediate or (very) high risk. The median age and follow-up were 71.4years and 3.96years. One hundred and forty-nine patients received prophylactic lymph node radiotherapy (89.8%). One hundred and thirty-one patients received hormonotherapy (78.9%). Genito-urinary toxicity events of grades 2 or above during radiotherapy, at 6months, 1year and 5years were respectively 36.7%, 8.8%, 3.1% and 4.7%. Two patients had late grade 4 toxicity at 5years (1.6%). Grade 2 gastrointestinal toxicity events during radiotherapy, 6months, 1year and 5years were respectively 15.1%, 1.9%, 14.6% and 9.3%. Of these, eight patients had grade 3 toxicity (6.2%). There was no grade 4 toxicity. Analyses did not reveal any predictive factor for toxicity. The 5-year overall, progression-free, and specific survival rates were respectively 82.4%, 85.7%, and 93.3%. Serum prostate specific antigen concentration and cardiovascular risk factors were found to be predictive factors of deterioration in overall survival (P=0.0028 for both).

Conclusion

External radiotherapy for localized prostatic cancer with our moderately hypofractionated dose escalation regimen is well tolerated. In the absence of increased late toxicity, the analysis of the modes of long-term relapses will be interesting to determine the benefit of this dose escalation on local and distant relapses.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Cancer, Prostate, Localisé, Radiothérapie, Externe, Escalade, Dose, Hypofractionnement, Toxicité, Génito-urinaire, Gastro-intestinal, RCMI, guidage, Image, Complément

Keywords : Localized, Prostate, Cancer, External, Radiotherapy, Escalation, Dose, Hypofractionation, Genitourinary, Gastrointestinal, Toxicity, IMRT, IGRT, SIB-IMRT


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