Financement de la psychiatrie en France, la question des médicaments onéreux : exemple de l’Esketamine dans l’épisode dépressif caractérisé résistant - 09/08/24
Funding of psychiatry in France, the problem of expensive drugs. Example of Esketamine in the case of resistant depressive episodes
, Adeline Jullien a, Frédéric Eyvrard a, Antoine Yrondi b, c, François Montastruc d, e, Philippe Cestac a, Audrey Dintilhac a, Blandine Juillard-Condat a, fRésumé |
Le financement des établissements de santé mentale en France est basé sur une dotation annuelle globale. L’Esketamine, antagoniste non compétitif des récepteurs NMDA du glutamate, est indiquée depuis 2019 dans la prise en charge des épisodes dépressifs caractérisés résistants. Ce médicament étant onéreux (200 € hors taxe par dispositif de 28 mg), ce travail visait à évaluer si les recettes perçues par un établissement pour la prise en charge d’un patient traité par Esketamine permettaient de couvrir l’achat des dispositifs, en utilisant des données cliniques en vie réelle. Dans notre établissement, sept patients ont été traités par Esketamine sur la période d’étude. Au total, 714 dispositifs ont été utilisés pour un coût d’achat de 142 800 €. Sur la période de suivi, l’établissement a perçu 149 054 € de recettes estimées pour la prise en charge des patients concernés. Notre analyse montre que le coût de l’Esketamine représente 95,8 % de la recette générée par la prise en charge de ces patients. En plus de questionner le prix de vente de ce médicament, ce travail révèle l’absence de dispositif permettant de financer les médicaments onéreux en psychiatrie.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
In France, the funding of mental health institutions relies on an annual budget allocation. Esketamine, a non-competitive NMDA glutamate receptor antagonist, has been approved for adults with treatment-resistant major depressive disorder since 2019. However, due to its high cost (€200 per 28 mg device, excluding tax), the aim of this work was to evaluate whether the income received by an institution for the management of a patient treated with Esketamine could cover the purchase of devices, based on real clinical data. Within our institution, seven patients underwent treatment with Esketamine during the study period resulting in a total usage of 714 devices, amounting to a purchase cost of €142,800. Over the course of the follow-up period, the institution received €149,054 in revenue for the treatment of these patients. Our analysis reveals that the expense associated with Esketamine constitutes 95.8 % of the income generated from caring for these patients. This not only raises questions about the pricing of this drug but also highlights the lack of a funding system for costly psychiatric drugs. This concern extends to somatic treatments associated with psychiatric care.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Esketamine, Étude de coût, Psychiatrie
Keywords : Esketamine, Cost-effectiveness analysis, Psychiatry
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Vol 50 - N° 4
P. 469-472 - août 2024 Retour au numéro
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