Évolution des conflits armés, conséquences pour l’anesthésiste-réanimateur militaire ? - 06/08/24
Evolution of armed conflicts, consequences for military anesthesia and intensive care?
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Résumé |
Après plusieurs décennies de contre-terrorisme, le conflit ukrainien marque le renouveau de la guerre dite de « haute intensité ». Il constitue un tournant stratégique majeur pour le modèle contemporain des guerres dites de « faible intensité » impliquant l’Occident. Ces conflits sont l’aboutissement de mutations stratégiques incluant notamment un réarmement débridé des états, étendu à de nouvelles formes d’emploi de la force (cyber, informationnelle, spatiale, fonds marins) dans un contexte de contestation de règles communément admises. La haute intensité est en particulier caractérisée par un affrontement frontal de fortes capacités militaires entraînant de très nombreux blessés et par la mise en œuvre de grandes capacités antiaériennes qui limitent les évacuations médicales par voies aériennes. Elle requiert des capacités matérielles élevées en termes de feux, d’effectifs et de soutien mais aussi de forces morales. Ces changements d’échelle aboutissent à un allongement des délais d’évacuation des blessés, faisant basculer le principe de la Golden Hour à celui du Golden Day. L’anesthésie-réanimation militaire se prépare pour relever les nombreux défis tout au long de la chaîne d’évacuation des blessés conduite par le service de santé des Armées. Cela concerne notamment la capacité à prendre en charge des afflux massifs et à distribuer une forte intensité de soins pendant les évacuations et les étapes dans des unités chirurgicales, en adaptant de nouvelles modalités transfusionnelles. Sur territoire national, les missions seront rendues possibles par l’amplification de l’engagement des réservistes, comme cela a pu être démontré au cours de la crise sanitaire liée au Covid, et par l’organisation de parcours de soins entre hôpitaux civils et militaires.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
After several decades of counter-terrorism, the Ukrainian conflict marks the renewal of so-called “high intensity” warfare. It constitutes a major strategic turning point for the contemporary model of so-called “low intensity” wars involving the West. These conflicts are the culmination of strategic mutations including in particular an unbridled rearmament of states, extended to new forms of use of force (cyber, informational, spatial, seabed) in a context of contestation of commonly accepted rules. High intensity is particularly characterized by a frontal confrontation of strong military capabilities leading to very numerous injuries and by the use of strong anti-aircraft capabilities limiting air medical evacuations. It requires high material capacities in terms of fire, personnel, and support, but also moral forces. These changes of scale lead to an extension of the evacuation times for the injured, switching the principle from the Golden Hour to that of the Golden Day. Military anesthesia and intensive care are preparing to meet the many challenges throughout the casualty evacuation chain led by the French Military Health Service. This concerns in particular the ability to handle massive influxes and to distribute high intensity of care during evacuations and stages in surgical units, by adapting new transfusion modalities. On national territory, the missions will be made possible by increasing the commitment of reserve, as was demonstrated during the health crisis linked to Covid, and by the organization of care pathways between civilian and military hospitals.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Guerre, Conflits armés, Médecine militaire, Anesthésie, Soins de réanimation, Plaies et blessures/épidémiologie
Keywords : Warfare, Armed conflicts, Military medicine, Anesthesia, Critical care, Wounds and injuries/epidemiology
Plan
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