L’alimentation est un enjeu majeur de santé publique abordé à travers le Programme national nutrition santé (PNNS), qui assure à tous les publics la diffusion des messages nutritionnels et la transmission des « bonnes » pratiques alimentaires depuis plus de 20 ans. Plusieurs études montrent une forte prévalence des maladies liées à la malnutrition parmi les populations en situation de précarité. Les bénéficiaires des épiceries sociales sont de fait concernés par ce risque. Le projet PrévAlim, développé de 2020 à 2022 financé par l’INCa et porté par un ensemble d’acteurs pluridisciplinaires, a eu pour objectif principal de caractériser les habitudes de consommation des utilisateurs des épiceries sociales, notamment d’évaluer leur adéquation aux recommandations du PNNS. La méthodologie du projet repose sur la sélection de 82 bénéficiaires volontaires d’épiceries sociales (ES) situées en Ile de France. En amont de la mise en place du projet, une première phase de test de compréhension du questionnaire a eu lieu au sein d’une ES de Paris. Ensuite, après modifications, des utilisateurs au sein de chaque ES se sont vu administrer par entretien une enquête alimentaire adaptée. Cette analyse des habitudes alimentaires en référence aux messages du PNNS permet d’identifier plusieurs constats : (1) les habitudes de consommation alimentaire de l’échantillon présentent des similitudes avec celles de la population générale : faible consommation de fruits et légumes, de légumineuses et de fruits à coque, préférence importante pour les produits sucrés… ; (2) et certaines habitudes alimentaires sont plus spécifiques à l’échantillon lui-même : méconnaissance ou « peur » des conserves, faible consommation de viande poissons et produits laitiers… La majorité des enquêtés cuisinent leurs repas quotidiennement (90 % des interviewers). Des propositions adaptées découlent alors de cette analyse, comme par exemple des ateliers de cuisine non pas pour apprendre à cuisiner, mais pour apporter les messages de prévention nutritionnelle à travers les liens sociaux et culturels.

Food is a major public health issue addressed through the National Health Nutrition Program (PNNS), which has ensured the dissemination of nutritional messages and the transmission of “good” food practices to all audiences for more than 20 years. But studies show a high prevalence of malnutrition-related diseases among populations in precarious situations. Recipients of food aid are in fact affected by this risk. The PrévAlim project, spread out from 2020 to 2022, financed by INCa and carried out by a group of multidisciplinary actors, had the main objective was to characterize the consumption habits of users of social grocery stores, in particular to assess their adequacy to the recommendations of the PNNS. The project methodology is based on the voluntary and specific selection of 82 beneficiaries of social grocery stores (ES). Prior to the implementation of the project, a first phase of comprehension testing of the questionnaire took place in a Paris ES. Then, after modifications, within each ES, users were administered an adapted food survey by interview. This analysis of eating habits in reference to the PNNS messages makes it possible to identify several findings: (1) the food consumption habits of the sample are similar to those of the general population: low consumption of fruits and vegetables, significant preference for sweet products…; (2) and some eating habits are more specific to the sample itself: ignorance or “fear” of canned foods, insufficient consumption of meat, fish and eggs, dairy products, legumes, nuts; Most of respondents cook their meals daily, although some often use already prepared dishes. Appropriate proposals then arise from this analysis, such as cooking workshops, not to learn how to cook, but to provide nutritional prevention messages through social and cultural ties.