Il est présenté ici le cas d’un type en U d’encoche unique pratiquée sur deux incisives inférieures appartenant à deux individus déposés dans la chambre mégalithique du dolmen A1 de la nécropole néolithique de Chenon (Charente, France). Des analyses de surface au MEB montrent que les deux pointes de chaque dent ont été obtenues par percussion, occlusale de haut en bas et vestibulaire d’avant en arrière, suivie d’un limage et d’un polissage des parties hautes des faces mésiale et distale de la dent et de la partie basale de l’encoche. Ces pratiques réalisées dès la période néolithique sur des cadavres sans doute en position allongée nécessitaient une certaine technicité et l’utilisation d’outils lithiques tels un burin, à rechercher lors des fouilles et à identifier au moment de l’étude typologique de l’outillage récolté. Les motivations de ce façonnage dentaire resteront sans doute longtemps inconnues. Une revue systématique non exhaustive de la littérature mondiale parue à ce jour fait état de ce type de modifications rituelles, et ceci dès les temps préhistoriques jusqu’à des époques plus récentes. Peu de cas ont été étudiés en Europe de l’Ouest.

Here is the case of a U-shaped type of single notch practiced on two lower incisors belonging to two individuals who had been deposited in the megalithic chamber of the A1 dolmen of the Neolithic necropolis of Chenon (Charente, France). ESEM surface analyses show that the two points of each tooth were achieved by percussion, occlusal from top to bottom and vestibular from front to back, followed by filing and polishing of the upper parts of the mesial and distal surfaces of the tooth and the basal part of the notch. These practices, carried out as soon as the Neolithic period on corpses that were probably in lying position, required a certain technical skill and the use of lithic tools such as a chisel, which should be sought during the excavation and identified at the time of the typological study of the collected tools. The reasons for this dental sharpening will probably remain unknown for a long time. A systematic non-exhaustive review of world literature published up to now reports this type of ritual modification, and this from prehistoric times to more recent times. Few cases have been studied in Western Europe.