Principaux troubles hydro-électrolytiques chez le patient de cancérologie - 30/06/24
Electrolyte disorders in oncological patients
Résumé |
Les troubles hydro-électrolytiques sont fréquents chez les patients suivis en cancérologie et le plus souvent, les étiologies ne diffèrent pas de la population générale. Ces troubles hydro-électrolytiques peuvent également être liés au cancer ou à son traitement. Ils sont associés à une plus grande morbi-mortalité dans cette population et nécessitent une vigilance accrue de la part de l’oncologue ainsi qu’un travail pluridisciplinaire. L’hyponatrémie est le trouble hydro-électrolytique le plus fréquent, souvent multifactorielle, d’origine iatrogène ou secondaire à un syndrome de sécrétion inapproprié d’hormone antidiurétique, généralement dans le cadre d’un carcinome bronchique à petites cellules. Plus rarement, l’hyponatrémie peut révéler une insuffisance surrénalienne. L’hypokaliémie est généralement multifactorielle et associée à d’autres troubles hydro-électrolytiques. Le cisplatine et l’ifosfamide sont responsables de tubulopathies proximales avec notamment une hypokaliémie et/ou une hypophosphatémie. L’hypomagnésémie est souvent iatrogène, liée au cisplatine ou au cétuximab, mais peut être prévenue par supplémentation. L’hypercalcémie est également fréquente et peut être source d’altération de la qualité de vie, voire menacer le pronostic vital dans les cas les plus sévères. L’hypocalcémie, moins fréquente, est souvent d’origine iatrogène. Enfin, le syndrome de lyse est une urgence diagnostique et thérapeutique qui grève le pronostic des patients, souvent en début de prise en charge. Il est plus fréquent chez les patients suivis en hématologie, mais son incidence tend à augmenter en cancérologie solide en lien avec l’amélioration des thérapeutiques. La prévention et le diagnostic précoce des troubles hydro-électrolytiques sont primordiaux afin d’optimiser la prise en charge globale des patients suivis en oncologie. L’objectif de cette revue est de faire une synthèse des principaux troubles hydro-électrolytiques et de leur prise en charge.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Electrolyte disorders (ED) are common in patients with cancer and in most cases, the etiologies do not differ from the general population. They may also be induced by the cancer, its therapy or paraneoplastic syndromes. ED are associated with poor outcomes, increased morbidity and mortality in this population. Hyponatremia is the most common disorder, often multifactorial, iatrogenic or secondary to the syndrome of inappropriate antidiuretic hormone secretion, usually due to small cell lung cancer. More rarely, hyponatremia may reveal adrenal insufficiency. Hypokalemia is generally multifactorial and associated with other ED. Cisplatin and ifosfamide induce proximal tubulopathies with hypokalemia and/or hypophosphatemia. Hypomagnesemia is often iatrogenic, related to cisplatin or cetuximab, but can be prevented by supplementation. Hypercalcemia can impair life quality and be life-threatening in the most severe cases. Hypocalcemia is less common and often of iatrogenic origin. Finally, the tumor lysis syndrome is a diagnostic and therapeutic emergency that affects the prognosis of patients. Its incidence tends to increase in solid oncology, related to the improvement of therapies. Prevention and early diagnosis of ED are essential to optimize the overall management of patients with underlying cancer and cancer therapy. The aim of this review is to synthesize most frequent ED and their management.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Cancer, Troubles hydro-électrolytiques, Hyponatrémie, Hypercalcémie, Hypomagnésémie, Syndrome de lyse tumorale
Keywords : Cancer, Electrolyte disorders, Hyponatremia, Hypercalcemia, Hypomagnesemia, Tumor lysis syndrome
Plan
Vol 111 - N° 7-8
P. 687-700 - juillet 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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