La situation projective du modelage comme instrument clinique dans une recherche sur un dispositif de médiation sensorielle - 26/06/24
The projective situation of clay modeling as a clinical instrument in research on sensorial mediation
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder
Résumé |
Objectifs |
Cet article aborde la question de l’utilisation du modelage comme instrument d’analyse clinique du rapport au corps propre et à l’objet. Si le modelage est une médiation largement utilisée dans le travail thérapeutique, nous présentons ici l’utilisation de l’autoportrait modelé en tant que méthode projective dans une situation de recherche sur un dispositif de médiation sensorielle par le toucher. Le but est de comprendre la manière dont le sujet investit et engage un rapport avec cet objet, à partir de la manière dont il investit et représente son corps et ses sensations.
Méthode |
La situation de modelage a été proposée individuellement à 19 participant(e)s, lors de la première des six rencontres. Le choix de l’autoportrait modelé dans cette recherche s’inscrit dans une épistémologie psychanalytique permettant de comprendre les enjeux psychiques inconscients de l’image du corps et du rapport à l’objet, ainsi que des concepts de médiation, de situation projective et de transfert. Ne disposant pas d’une référence préexistante à une méthodologie d’analyse systématisée de l’autoportrait en pâte à modeler, nous nous sommes inspirées des travaux psychanalytiques sur les épreuves projectives pour construire une grille d’analyse qualitative à partir du matériel recueilli.
Résultats |
L’autoportrait modelé nous a permis de prendre en considération du point de vue économique, dynamique et topique, d’une part, les contenus qui ont émergé dans le modelage et dans les verbalisations qui l’ont accompagné, et d’autre part, les caractéristiques du processus de modelage lui-même. La situation de modelage a suscité des mouvements régressifs et projectifs amenant les participant(e)s à exprimer des éléments marquants de leur histoire personnelle, de leur situation sensorielle et des zones du corps investies ou désinvesties, mais aussi de leurs conduites psychiques dans le rapport à l’objet, dans l’actuel de cette rencontre de recherche. Nous avons repéré chez les participant(e)s quatre modalités de rapport au modelage, selon leur subjectivité et leur positionnement dans le dispositif de recherche. La forme donnée au modelage, sa structure et les parties représentées ou non, nous ont apporté des indications sur certains traits de l’image du corps des participant(e)s et la façon dont ils ou elles pouvaient l’exprimer dans l’espace-temps de cette rencontre. Nous formulons l’hypothèse que par ses liens avec l’image du corps du sujet, l’autoportrait en trois dimensions exprime la façon dont les participant(e)s investissent leur corps et parfois les zones corporelles liées aux sens, comme par exemple le toucher à travers l’activité même de modelage, mais aussi d’autres sens à travers les éléments représentés ou non, verbalisés ou non, à propos de l’objet créé-modelé.
Discussion |
Nous présentons quelques considérations sur les liens complexes entre le rapport au modelage, à l’objet de médiation sensorielle par le toucher et à la parole autobiographique en situation d’entretien, compte tenu des productions verbales et non-verbales des participant(e)s durant tout le processus de recherche. Nous présentons enfin les limites du recueil et de l’analyse des résultats dans le cadre de cette recherche et du présent article.
Conclusion |
L’utilisation de l’autoportrait modelé a mis en relief des éléments qui permettent de mieux comprendre les ressorts psychiques des différents rapports à l’objet de médiation que les participant(e)s ont exprimé dans cette recherche. Dans la mesure où l’autoportrait sollicite à la fois des éléments inconscients de l’image du corps et du rapport à l’objet, il rencontre des résistances et des modalités défensives dans un fonctionnement psychique propre au sujet.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Objectives |
This article examines the use of clay modeling as an instrument for clinical analysis of the relation to one's own body and to the object. While modeling is a widely-used medium in therapeutic work, we present here the use of the modeled self-portrait as a projective method in a research situation involving sensorial mediation using touch. The aim is to understand how the subject invests and engages a relation with this object, based on the way s/he invests and represents her/his body and sensations.
Method |
The modeling situation was proposed individually to 19 participants at the first of six meetings. The choice of the modeled self-portrait in this research project is inspired by a psychoanalytical epistemology that enables us to understand the unconscious psychic dimensions of body image and the relation to the object, as well as the concepts of mediation, the projective situation, and transference. In the absence of a pre-existing reference to a systematized methodology for analyzing the self-portrait with modeling clay, we referred to psychoanalytic work on projective tests to construct a qualitative analysis grid based on the material collected.
Results |
The modeled self-portrait enabled us to take into consideration, from an economic, dynamic, and topical point of view, on the one hand, the content that emerged in the modeling and in the verbalizations that accompanied it, and, on the other hand, the characteristics of the modeling process itself. The modeling situation gave rise to regressive and projective movements, leading the participants to express key elements of their personal history, their sensory situation, and the areas of the body invested or disinvested, as well as their psychic behaviors in relation to the object in the present of this research encounter. We identified four ways in which participants related to modeling, depending on their subjectivity and their position in the research process. The form given to the modeling, its structure, and the parts represented or not provided us with indications of certain features of the participants’ body image and the way in which they were able to express it in the space-time of this encounter. We hypothesize that through its connections with the subject's body image, the three-dimensional self-portrait expresses the way in which participants invest their bodies, and sometimes body zones linked to the senses, such as touch, through the modeling activity itself, but also other senses through the elements represented or not, verbalized or not, about the created-modeled object.
Discussion |
We present some considerations on the complex connections between the relationship to modeling, to the object of sensory mediation through touch, and to autobiographical speech in the interview situation, considering the participants’ verbal and non-verbal productions during the process of this research. Finally, we present the limits of the collection and analysis of results in the context of this research and the present article.
Conclusion |
The use of the modeled self-portrait has brought out elements that enable us to better understand the psychological underpinnings of the different relations to the mediating object that the participants expressed in this research. Insofar as self-portrait calls upon unconscious elements of both body image and relation to the object, it encounters resistance and defensive modalities in the subject's own psychic functioning.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Autoportrait, Modelage, Médiation, Objet malléable, Méthodes projectives, Image du corps, Toucher, Régression, Transfert, Psychanalyse
Keywords : Self-portrait, Modeling, Mediation, Malleable object, Projective methods, Body image, Touch, Regression, Transference, Psychoanalysis
Plan
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?