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Évaluation du bon usage des carbapénèmes dans la prise en charge des infections à pseudomonas aeruginosa suite à la mise à jour du référentiel CA-SFM 2020 - 12/06/24

Doi : 10.1016/j.phacli.2024.04.109 
L. de Decker, C. Mabille, M. Belhout
 CHU Amiens Picardie, pharmacie, Amiens, France 

Résumé

Contexte

Les carbapénèmes (CP) sont des molécules à large spectre et à haut risque de pression de sélection. La modification de rendu des antibiogrammes (ATBg) relatifs à P.aeruginosa pourrait favoriser le mésusage de cette classe, la sensibilité des traitements préférentiels à spectre étroit étant rendue I : sensible à forte posologie. Contrôler l’usage de ces antibiotiques est donc un enjeu majeur.

Objectifs

Comparer l’utilisation des CP dans la prise en charge des infections à P.aeruginosa avant et après la modification du rendu des ATBg.

Méthode

À partir des prélèvements positifs à P.aeruginosa récoltés sur 2 périodes distinctes de 6 mois : 2020 et 2022, une étude rétrospective et monocentrique a été réalisée pour comparer les traitements probabilistes et adaptés à l’ATBg des patients hospitalisés au sein de notre établissement. Les informations relatives au patient (sexe, âge), au type de prélèvement, au caractère plurimicrobien, aux antibiotiques prescrits (probabiliste ou documenté) et aux avis des infectiologues ont été recueillies. Les résultats ont été comparés grâce à un z-test ou test du Khi-deux.

Résultats

L’étude recense deux populations (n1=n2=100) avec un sex-ratio de 1,56 (n1) vs 1,63 (n2) et d’âge moyen 65,7 et 58,5ans. Les principaux prélèvements sont statistiquement comparables : respiratoire (44 vs 38 %), urine (19 vs 22 %), hémoculture (12 vs 14 %). On ne peut pas conclure à une différence significative sur le caractère plurimicrobien (27 vs 35 %). Parmi les traitements instaurés en probabiliste, on retrouve : piperacilline/tazobactam (31 vs 31 %), cefepime (10 vs 7 %) et CP (9 et 17 %). Après réception des ATBg, les traitements sont modifiés dans 81 vs 86 % des cas, améliorant globalement la prise en charge (83 vs 86 %). Les CP sont peu utilisés après adaptation (5 vs 9 %) et ne sont pas préconisés dans 40 et 44 % de ces prescriptions. Les avis des infectiologues connaissent une forte augmentation (1 vs 32 %) (p<0,001) et ne recommandent jamais un traitement par CP même si la souche y est sensible. Lorsqu’un traitement probabiliste par CP est initié, ils préconisent davantage un relais par un antibiotique à spectre plus étroit (0 vs 18 %).

Discussion - Conclusion

Contrairement au résultat attendu, on ne constate pas d’augmentation de l’utilisation des CP en probabiliste comme après identification du germe. Cependant le recours aux avis des infectiologues a largement augmenté et permet d’épargner les CP lorsqu’ils sont prescrits en probabiliste. Pour éviter la pression de sélection et en accord avec les recommandations en vigueur, des ATBg ciblés ne rendant pas immédiatement la sensibilité des CP pourraient être mis en place au sein de notre établissement.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Antibiorésistance bactérienne, Bon usage des antibiotiques, Carbapénèmes


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Vol 59 - N° 2

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