Quels critères peuvent être identifiés pour prioriser la gestion des médicaments anticholinergiques chez les sujets âgés ? - 12/06/24
Résumé |
Contexte |
Les individus âgés, aux prises avec des troubles neurocognitifs majeurs (TNCM), sont exposés à des risques accrus associés à l’utilisation de médicaments anticholinergiques. Ces médicaments, en raison de leurs effets indésirables potentiels tels que la constipation, la rétention urinaire et la confusion, exigent une attention particulière au sein de cette population vulnérable.
Objectifs |
L’objectif principal de cette étude était d’identifier les facteurs liés à la prescription de médicaments anticholinergiques dès l’admission dans un service de médecine gériatrique. Cette démarche visait à établir un profil clinique distinct, offrant ainsi des pistes de priorisation pour les interventions pharmaceutiques.
Méthode |
Cette investigation rétrospective a inclus l’ensemble des patients souffrant de TNCM et hospitalisés dans un service de médecine gériatrique. Pour évaluer la charge anticholinergique, deux outils ont été sollicités : l’Anticholinergic Drug Scale (ADS) et le Drug Burden Index (DBI). La collecte des données thérapeutiques s’est effectuée à travers l’analyse du bilan médicamenteux, tandis que les antécédents médicaux ont été recueillis à partir des dossiers médicaux informatisés et des données du Programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI). Les facteurs associés à une charge anticholinergique élevée à l’admission ont été analysés à l’aide de régressions logistiques multivariées.
Résultats |
Au total, 333 patients ont été inclus, dont 238 femmes. L’âge médian de la cohorte s’établissait à 90 ans. Lors de l’admission, la moyenne du nombre de médicaments anticholinergiques était de 1,1. L’Anticholinergic Drug Scale (ADS) médian était de 1,1 et le Drug Burden Index (DBI) médian calculé s’est établi à 0,7. Les antécédents de maladies cardiovasculaires présentaient un OR de 2,14, avec un intervalle de confiance à 95 % (IC) allant de 1,04 à 4,41, (p<0,05). De même, les maladies pulmonaires chroniques étaient associées à un OR de 2,56 (IC95 % : 1,22 à 5,83, p=0,017), les maladies urologiques ou néphrologiques à un OR de 2,20 (IC95 % : 1,19 à 4,10, p=0,012), et les maladies neurologiques à un OR de 2,07 (IC95 % : 1,20 à 3,65, p=0,010).
Discussion/Conclusion |
Malgré les résultats probants obtenus, cette étude ne parvient pas à élaborer un profil clinique spécifique, ce qui restreint notre capacité à identifier les priorités pour les interventions de pharmacie clinique au sein d’une population âgée confrontée à des troubles neurocognitifs majeurs. Cependant, cette limitation souligne la nécessité de recherches futures approfondies afin de cibler plus précisément les caractéristiques cliniques et les facteurs prédictifs, contribuant ainsi à la mise en place d’interventions pharmaceutiques plus individualisées au sein de cette cohorte particulière de patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Médicaments anticholinergiques, Médicaments potentiellement inappropriés, Personnes âgées
Plan
Vol 59 - N° 2
P. e64-e65 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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