Les pharmaciens d’officine sont amenés à réaliser de plus en plus de missions pour répondre aux besoins de la population. La recherche en soins primaires, et plus précisément en officine, est un moyen d’évaluer ces missions et de réaliser des expérimentations pour en créer de nouvelles.

Cette étude vise à explorer les facteurs qui influencent la volonté des pharmaciens d’officine à participer à des projets de recherche.

Il s’agit d’une étude à méthode mixte, par questionnaires auto-administrés, puis entretiens semi-dirigés. Cette étude a été menée auprès d’étudiants en 6^e année d’officine de deux universités, ainsi qu’auprès de leurs pharmaciens maîtres de stage. Le questionnaire de 27 items a été adapté d’un questionnaire australien publié. Les entretiens semi-dirigés ont été menés uniquement auprès de pharmaciens volontaires.

Un total de 131 personnes a participé à l’enquête, dont 75 étudiants et 56 pharmaciens. Ces derniers étaient d’accord sur deux propositions qu’ils considéraient comme les plus importantes : la recherche doit avoir un objectif clair et significatif, et les porteurs doivent informer les pharmaciens des résultats de l’étude. Sur les 27 items proposés, seuls trois ont révélé des résultats significativement différents entre les étudiants et les pharmaciens.

Un total de 11 entretiens semi-structurés ont été réalisés, permettant de constater que la recherche en officine était une nouveauté pour de nombreux pharmaciens. Malgré un manque de formation, ces derniers étaient prêts à y participer pourvu qu’ils soient impliqués dès le début du projet, accompagnés et formés. Cependant, la recherche doit être intégrée dans leur pratique quotidienne, ne pas être chronophage, et limitée en termes de charge administrative. Le temps restait le principal obstacle pour beaucoup d’entre eux, ainsi que la disponibilité en ressources humaines. L’intérêt pour le sujet de recherche, mais aussi l’impact pour le patient ou la profession étaient les principaux leviers de motivation citées par les pharmaciens. La compensation financière, bien que souhaitable, ne semblait pas être un frein à la participation à un projet de recherche.

Bien que les pharmaciens d’officine soient de plus en plus sollicités pour diverses missions, ils sont prêts à s’investir dans des projets de recherche pour améliorer les soins aux patients et faire évoluer la profession. À charge des équipes de recherche de les guider et de les inclure dans le projet dès le début, et ainsi assurer leur motivation à participer.