Stratégie diagnostique à la recherche de mucopolysaccharidoses de phénotypes atténués à partir de signes d’appel rhumatologiques : étude rétrospective sur la base du PMSI - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
Les mucopolysaccharidoses (MPS) sont des pathologies de surcharge lysosomales causées par des déficits du catabolisme des glycosaminoglycanes (GAG). Il existe un continuum de sévérité clinique comprenant des tableaux sévères de MPS diagnostiqués dès l’enfance jusqu’à des formes de MPS atténuées dépistées chez l’adulte [1 ]. L’atteinte ostéoarticulaire est fréquente, aspécifique et handicapante. Sensibiliser au diagnostic des MPS atténuées est l’objectif de cette étude : nous avons donc essayé de dépister des nouveaux cas de MPS atténuées à partir d’une cohorte de patients consultant pour des motifs rhumatologiques aspécifiques.
Patients et méthodes |
C’est une étude rétrospective, observationnelle, monocentrique au CHU de Montpellier, basée sur le PMSI, à partir de consultations effectuées entre 2006 et 2016 pour : « syndrome du canal carpien (SCC) chez un patient âgé de moins de 25ans », « arthrose précoce chez un patient âgé de moins de 30ans », « connectivite indifférenciée chez un patient âgé de moins de 40ans », « arthrogrypose » et « arthrite juvénile idiopathique (AJI) ».
Les critères d’inclusion étaient : Un âge supérieur à 16ans, taille inférieure à 160 centimètres, et au moins une comorbidité parmi les atteintes suivantes : digestive, ORL, orthopédique, pulmonaire ou cardiologique, et oculaire.
Résultats |
Parmi 1179 consultations, 121 patients sont répartis dans 5 groupes de consultation : 26 SCC, 7 arthroses précoces, 30 patients avec connectivite indifférenciée, 2 arthrogryposes, 56 AJI. Notre approche ne permet pas de dépister de nouveau cas de MPS, mais notre algorithme diagnostic identifie 2 cas de MPS-I déjà diagnostiqués (Hurler).
Il s’agissait d’un patient de 136cm et 141cm chez qui l’on dénombrait 3 et 4 comorbidités. Leur diagnostic avait été posé à 3,5ans et 4ans. Le premier patient était de sexe masculin, et l’on notait chez lui une cyphose thoracolombaire, un genu valgum, une dysplasie bilatérale de hanche, des opacités cornéennes, une chirurgie d’adénoïdectomie. Il a été traité par transplantation de cellules souches hématopoïétiques. La seconde patiente était de sexe féminin, avec des antécédents de hernie ombilicale, hépatomégalie, camptodactylie, doigts à ressaut, otites à répétition et antécédent de greffe cornéenne. Elle a bénéficié d’une enzymothérapie substitutive.
Discussion |
Ce travail est original dans sa méthodologie. Peu d’études s’intéressent au diagnostic à l’âge adulte de cas de MPS de formes atténuées [2 ]. Des diagnostics à un âge avancé sont en effet possibles [3 ]. Nous avons choisi de débuter les investigations par la présence préalable d’atteintes musculosquelettiques, fréquentes chez les MPS de formes atténuées (prévalence de 30–70 %).
Conclusion |
Le raisonnement par comorbidités cumulatives pourrait permettre d’améliorer le diagnostic de MPS, et ce postulat est soutenu par d’autres études [1 ].
Des facteurs de risque aidant au diagnostic de MPS sont identifiés : la taille inférieure à 160cm, un SCC avant l’âge de 25ans, la présence de plus de deux comorbidités évocatrices de MPS.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 45 - N° S1
P. A88-A89 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?