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Utilisation du ruxolitinib en première ligne dans le syndrome d’activation macrophagique - 08/06/24

Doi : 10.1016/j.revmed.2024.04.361 
O. Demuynck 1, , J. Moreau 2, E. Ledoult 3, E. Hachulla 4, D. Launay 4, A. Le Goueff 5, S. Sanges 3, A. Nicolas 6, M.M. Farhat 7, T. Louis 8
1 Médecine interne et immunologie clinique, CHU de Lille, Lille 
2 Médecine interne, CHU de Lille, Lille 
3 Médecine interne, hôpital Claude-Huriez, Lille 
4 Médecine interne, CHU, Lille 
5 Médecine interne, hôpital Erasme, cliniques universitaires de Bruxelles, Bruxelles, Belgique 
6 Rhumatologie, GHICL, hôpital Saint-Philibert, Lomme 
7 Service de médecine interne, Centre national de référence de la sclérodermie systémique, hôpital Huriez, CHRU de Lille, Lille 
8 Service de médecine interne et immunologie clinique, CHU de Lille, Lille 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le syndrome d’activation macrophagique (SAM) est une affection rare, avec une incidence estimée à 1 à 2 cas par million d’habitants. Son pronostic est sombre, avec une mortalité s’élevant de 30 à plus de 50 % à un an. Les étiologies sous-jacentes du SAM chez les adultes incluent principalement les cancers, les infections et les maladies systémiques. Les lymphomes représentent la cause la plus fréquente de cancer et sont associés à une surmortalité. Actuellement, la prise en charge thérapeutique repose principalement sur l’utilisation de corticoïdes et d’étoposide, conformément au protocole HLH-94. Le ruxolitinib, en inhibant la voie JAK1 et JAK2, intervention dans la modulation de la production d’IFN-gamma et d’autres cytokines impliquées dans le SAM. Son efficacité en première intention a été démontrée initialement chez le modèle murin, puis chez l’enfant, suscitant un intérêt pour son utilisation chez les adultes atteints de SAM.

Patients et méthodes

Une étude rétrospective monocentrique a été menée au CHU de Lille sur une période s’étalant de janvier 2021 à janvier 2024. Les critères d’inclusion étaient basés sur le diagnostic de syndrome d’activation macrophagique (HSCORE>50 %) et l’administration de ruxolitinib au moment du diagnostic. Les paramètres étudiés étaient : la dose et la durée du traitement par ruxolitinib, les données biologiques de SAM à j7, j15 et j28, la nécessité de recourir à un traitement de deuxième ligne après l’introduction du ruxolitinib et la mortalité à 3 mois.

Résultats

Un total de 18 patients répondant à ces critères ont été inclus dans l’étude, avec un H SCORE médian de 184. Pour 13 des 18 patients, l’étiologie sous-jacente du SAM était initialement inconnue. Le bilan étiologique a mis en évidence : des lymphomes (10/18), des infections (3/18), des maladies de Still (3/18), un cancer de la prostate (1/18) et une étiologie indéterminée (1/18). L’âge médian des patients au moment du diagnostic était de 50 ans.

En ce qui concerne le traitement par ruxolitinib, il a été utilisé en monothérapie et en première intention chez 13 des 18 patients. La posologie la plus couramment employée était de 20mg matin et soir chez 14 des 18 patients. La durée médiane de traitement était de 21 jours.

Trente-neuf pour cent des patients ont nécessité un traitement de deuxième ligne (étoposide, corticoïdes) en raison d’une aggravation clinique ou biologique, en médiane 9 jours après l’introduction du ruxolitinib.

La tolérance au traitement a été jugée satisfaisante, avec un seul épisode de cytolyse hépatique attribué au ruxolitinib.

Dans 46 % des cas, le traitement a été interrompu lors de la mise en place du traitement étiologique du SAM, dans 30 % des cas suite à une amélioration des symptômes et dans 15 % des cas en raison d’une infection. La mortalité à trois mois s’est élevée à 35 %, observée exclusivement chez les patients atteints de lymphome.

Conclusion

Le ruxolitinib semble donc représenter une option thérapeutique prometteuse pour contrôler temporairement le syndrome d’activation macrophagique, permettant ainsi de réaliser un bilan étiologique sans compromettre les prélèvements, notamment dans les pathologies hématologiques, et de démarrer le traitement étiologique de manière précoce. La tolérance est bonne. La mortalité à trois mois reste significative, particulièrement chez les patients atteints de lymphome.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 45 - N° S1

P. A74 - juin 2024 Retour au numéro
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