Un acrosyndrome rare révélé par des brûlures thermiques - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
L’érythermalgie est un acrosyndrome rare se manifestant par des épisodes d’érythème et de douleur brûlante d’évolution paroxystique. On distingue trois formes d’érythermalgie : une forme primitive familiale d’origine génétique, une forme primitive purement microcirculatoire de l’adulte et une forme secondaire. Cette dernière peut être liée à une maladie sous-jacente ou associée à une neuropathie des petites fibres. Nous présentons ici un cas de brûlures thermiques liées au froid révélant une érythermalgie secondaire à une neuropathie diabétique.
Observation |
Une femme de 39 ans, aux antécédents de diabète de type 2 diagnostiqué il y a 9 mois, nous a été adressée pour prise en charge de placards érythémateux œdémateux intéressant les deux pieds. L’anamnèse a révélé la notion de douleurs à type de brûlures associées à une rougeur et une tuméfaction des deux des pieds. Ce tableau évoluait de façon paroxystique sur un fond de douleurs chroniques. Les accès étaient précipités et aggravés par la position allongée et la chaleur. L’examen physique a révélé une rougeur circonférentielle et un œdème des deux pieds, avec de multiples ulcérations et scarifications. Les extrémités étaient chaudes au toucher. Les symptômes rapportés par la patiente suggéraient fortement une érythermalgie, mais ce diagnostic n’expliquait pas le reste du tableau clinique. La reprise de l’anamnèse a révélé que la patiente trempait ses pieds dans de l’eau glacée jusqu’à huit heures par jour afin de soulager ses douleurs. En conséquence, nous avons retenu le diagnostic d’érythermalgie compliquée de brûlures par le froid. L’enquête étiologique a permis d’éliminer une origine familiale ou une cause médicamenteuse. Le bilan métabolique complet, la numération sanguine complète et le bilan auto-immun étaient normaux. La recherche de tumeurs malignes internes par tomodensitométrie s’est révélée sans anomalie. L’électromyogramme a révélé une multinévrite diabétique sensori-motrice marquée de type axono-myélinique touchant les deux membres inférieurs confirmant le diagnostic d’érythermalgie associée au diabète. Une prise en charge par des interventions comportementales (élévation des membres, techniques de refroidissement avec un ventilateur et de l’eau) et de l’aspirine (500mg/jour) associée à un traitement étiologique et une équilibration des chiffres glycémiques a abouti à un contrôle rapide des symptômes.
Conclusion |
L’érythermalgie est un acrosyndrome paroxystique rare atteignant préférentiellement les femmes. Le diagnostic repose principalement sur une anamnèse détaillée. Le soulagement par l’immersion dans l’eau glacée est presque pathognomonique de l’érythermalgie. Néanmoins, cette approche peut entraîner des dommages tissulaires sévères. La neuropathie diabétique est parmi les causes d’érythermalgie secondaire, toutefois, les autres causes telles que les troubles myéloprolifératifs, les maladies auto-immunes, les infections et les tumeurs malignes doivent être exclues.
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Vol 45 - N° S1
P. A288 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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