Contraception et rhumatismes inflammatoires chroniques : quelles particularités ? - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
Les rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) peuvent influencer la santé reproductive des patientes en âge de procréation. En effet, les répercussions de la maladie et l’utilisation de traitements potentiellement tératogènes imposent l’instauration d’une contraception efficace et adaptée. Notre travail a pour objectif d’évaluer les particularités d’utilisation des moyens contraceptifs par les jeunes femmes suivies pour un RIC et d’identifier la relation entre ces moyens et les traitements utilisés.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une enquête transversale portant sur 91 patientes suivies pour un RIC (polyarthrite rhumatoïde (PR) et rhumatisme psoriasique (RPso)), mariées et en âge de procréation. Les données socio-démographiques, cliniques et biologiques ont été recueillies. L’activité de la maladie était évaluée par le Disease activity score-28vs (DAS-28vs) chez les patientes suivies pour une PR et par le Disease Activity in Psoriatic Arthritis (DAPSA) chez les patientes suivies pour un RPso. Le retentissement fonctionnel était évalué via le Health Assessment Questionnaire (HAQ). Les traitements utilisés : conventional synthetic Disease Modifying Anti-Rheumatic Drugs (csDMARDs) et biologic Disease Modifying Anti-Rheumatic Drugs (bDMARDs) ont été notés. Les patientes ont été interrogées sur les données relatives à leurs vies conjugales et à la contraception utilisée. Les moyens contraceptifs étaient répartis en 3 groupes selon leurs efficacités selon la classification de l’Organisation mondiale de la santé de 2011(OMS) : très efficace : Dispositif intra-utérin, efficace : contraception orale et modérément efficace : le préservatif masculin. Les données étaient analysées via SPSS. Le taux de signification p était fixé à 0,05.
Résultats |
L’âge moyen des patientes était 45,3 ans [22–49]. Quatre-vingt-quatre patientes (92,3 %) avaient une PR et 7 (7,6 %) avaient un RPso. La durée moyenne d’évolution de la maladie était égale à 8,2 ans (IQR=[1–18 ans]). Le niveau d’instruction des patientes était réparti comme suit : 32 patientes (35,1 %) avaient un niveau primaire, 23 patientes (25,2 %) avaient un niveau secondaire et 26 patientes (28,5 %) avaient un niveau universitaire. Quarante-huit patientes (52,7 %) étaient femmes au foyer. La durée moyenne du mariage était 17,4 ans [2–28]. La VS médiane était de 40mm [15–100] et la CRP médiane était de 36mg/l [1–55]. La moyenne du score DAS28vs était égale à 3,8 [1,6–5,3] et la moyenne du score DAPSA était égale à 14,6 [4–25]. Le HAQ moyen était égal à 0,8 [0–1,5]. Cinquante-huit patientes étaient sous Méthotrexate et 33 étaient sous bDMARDs. Soixante-dix-neuf patientes (86,8 %) affirmaient avoir eu une éducation thérapeutique concernant la contraception par leurs Rhumatologues traitants. Une contraception très efficace était utilisée par 40 patientes (43,5 %), une contraception efficace était utilisée par 37 patientes (40,6 %) et une contraception modérément efficace était utilisée par 14 patientes (15,3 %). L’utilisation d’une méthode contraceptive très efficace ou efficace était associé à un âge plus avancé (p=0,041), un niveau d’instruction plus élevé (p=0,038) et la réception d’une éducation thérapeutique (p=0,01). Une association entre la tératogénicité du traitement de fond et l’efficacité de la méthode contraceptive a été retrouvée sans être statistiquement significative (p=0,079).
Conclusion |
Dans notre série, l’efficacité de la méthode contraceptive au cours de la PR et le RPso était impactée par l’âge, le niveau d’instruction et l’éducation thérapeutique adéquate. De ce fait, il est primordial d’aborder le sujet de la contraception avec les jeunes patientes atteintes de RIC dans le cadre d’une prise en charge optimale qui leurs permettra de mieux comprendre et gérer leurs maladies.
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Vol 45 - N° S1
P. A270-A271 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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