Les médicaments anti-TNF sont couramment utilisés pour le traitement des maladies inflammatoires de l’intestin (MICI). Cependant, leur effet sur le poids corporel des patients reste controversé. Cette étude vise à évaluer l’impact des médicaments anti-TNF sur le poids des patients atteints de MICI.

Nous avons mené une étude rétrospective incluant 116 patients atteints de MICI traités par des anti-TNF de 2007 à 2023. Nous avons analysé les données démographiques, les caractéristiques de la maladie et les variations de poids corporel avant et après le traitement par les anti-TNF.

Cent seize patients ont été inclus. 57,8 % étaient de sexe masculin. L’âge moyen était de 39,29 ans [14 à 76 ans]. 19,8 % d’entre eux étaient tabagiques. 70,7 % des patients avaient une maladie de Crohn (MC) et 29,3 % une rectocolite hémorragique (RCH). L’infliximab était le médicament anti-TNF le plus utilisé (88,8 %). Une combo thérapie était associée dans 77,6 % des cas. La durée moyenne du traitement par anti-TNF était de 44,86 mois (3,7 ans).

À l’introduction des anti-TNF, la moyenne de poids était de 60,26kg [34–104] et celle de l’IMC était de 20,82kg/m² [14–39], avec une répartition des indices de masse corporelle (IMC) montrant que 30,2 % étaient maigres, 52,6 % avaient un poids normal, 15,5 % étaient en surpoids et 1,7 % des patients étaient obèses.

Sous anti-TNF, une variation de poids était observée chez 92,2 % des patients avec une prise de poids moyenne de 2,86±8,55kg. Parmi eux, une variation de poids de plus de 10 % a été observée dans 38 % des cas.

La prise de poids était corrélée positivement avec la durée sous anti-TNF (p=0,000), la maladie de Crohn (p=0,024) le sexe féminin (p=0,043), inversement corrélée à l’activité de la maladie (p=0,001). Aucune corrélation n’a été trouvée avec le l’âge, la consommation du tabac et la durée de la maladie.

Notre étude suggère que les anti-TNF peuvent avoir un effet variable sur le poids corporel des patients atteints de MICI. Bien que des corrélations significatives aient été identifiées, il est crucial de souligner que l’absence d’enquête alimentaire constitue une limite de cette recherche. Une surveillance attentive du poids est recommandée, en particulier chez les femmes et les patients atteints de la maladie de Crohn. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et guider la prise en charge clinique.