La prévalence croissante des maladies inflammatoires de l’intestin (MICI) et de l’obésité à l’échelle mondiale soulève des questions sur l’interrelation entre ces deux conditions. Notre étude vise à évaluer l’impact de l’obésité sur la réponse thérapeutique aux médicaments anti-TNF chez les patients atteints de MICI.

Nous avons mené une étude rétrospective et analytique, incluant tous les patients suivis pour une MICI et traités par une biothérapie. Nous avons recueilli des données épidémiologiques, les caractéristiques de la MICI, ainsi que des paramètres biologiques et endoscopiques, y compris la calprotectine fécale. L’évaluation thérapeutique était effectuée selon la stratégie STRIDE-II.

Nous avons inclus 116 patients, avec un sex-ratio (F/H) de 1,36. 70,7 % des patients avaient une maladie de Crohn (MC). La localisation iléocolique était la plus présente dans 50,0 %. Les manifestations extra-intestinales étaient présentes chez 13,8 % des patients. 19,8 % des patients étaient tabagiques. L’introduction des anti-TNF était motivée par une réponse inadéquate aux traitements conventionnels dans 32,8 %, des manifestations anopérinéales dans 30,2 % et un phénotype fistulisant dans 14,7 %. L’infliximab était le plus prescrit (88,8 %), en association avec la combothérapie dans 77,6 %. La durée moyenne de suivi était de 42,48 mois.

À l’introduction des anti-TNF, l’âge moyen était de 30,94 ±12,21 ans, avec une répartition des indices de masse corporelle (IMC) montrant que 30,2 % étaient maigres, 52,6 % avaient un poids normal, 15,5 % étaient en surpoids et 1,7 % des patients étaient obèses.

La non-réponse primaire a été observée chez 25 % des patients, sans corrélation avec le poids. Cependant, la perte de réponse secondaire était significativement corrélée à l’IMC initial chez les patients atteints de maladie de Crohn (p=0,04) et inversement corrélée à la prise de poids sous anti-TNF (p=0,00) sans corrélation pour les patients atteints de rectocolite hémorragique (RCH).

Nos résultats suggèrent que l’obésité peut compromettre l’efficacité des anti-TNF chez les patients atteints de maladie de Crohn. Cette observation souligne l’importance de considérer le statut pondéral lors de la prise en charge thérapeutique de ces patients et met en lumière la nécessité de recherches supplémentaires pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à cette relation.