Prédiction de l’activité des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin par les paramètres de la numération formule sanguine - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
Les biomarqueurs jouent un rôle crucial dans la surveillance non invasive de l’activité des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Toutefois, leur nombre est limité, se résumant principalement à la calprotectine fécale et à la protéine C réactive. Dans ce contexte, les paramètres de la numération formule sanguine (NFS) ont récemment émergé comme des outils potentiellement prometteurs pour refléter l’inflammation systémique. L’objectif de cette étude était d’évaluer la performance des indices dérivés de la NFS dans la prédiction de l’activité des MICI.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique sur une durée de 13 ans (2011–2023), ayant inclus les patients atteints de maladie de Crohn (MC) ou rectocolite hémorragique (RCH). Une poussée de la MC a été définie par un indice de Harvey Bradshaw ≥ 5 et/ou la présence d’ulcérations à l’iléocoloscopie. Pour la RCH, une poussée a été considérée en cas de score de Mayo clinique et/ou endoscopique ≥ 2. Au moment de la poussée ou de la rémission, les indices suivants ont été calculés : le ratio neutrophiles-lymphocytes (NLR=neutrophiles/lymphocytes), l’indice d’inflammation systémique (SII=plaquettes (en G/L)×neutrophiles/lymphocytes), l’indice de réponse inflammatoire systémique (SIRI=neutrophiles (G/L)×monocytes (G/L)/lymphocytes (G/L)), et l’indice agrégé d’inflammation systémique (AISI=neutrophiles (G/L)×monocytes(G/L)×plaquettes(G/L)/lymphocytes(G/L)). La performance diagnostique de ces indices a été évaluée à l’aide de l’analyse de la courbe ROC, avec le calcul de l’aire sous la courbe (AUROC).
Résultats |
Au total, les données de 103 poussées et 69 rémissions ont été incluses, concernant 79 patients d’un âge moyen au moment du diagnostic de 26±11 ans, dont 53,2 % étaient des femmes. Parmi eux, 62 patients (78,5 %) avaient une maladie de Crohn (MC), et 17 patients (21,5 %) avaient une rectocolite hémorragique (RCH).
Les indices NLR, SII, SIRI, et AISI ont démontré une excellente performance dans la prédiction de l’activité des MICI, avec des aires sous la courbe ROC respectives de 0,95 (p<0,001), 0,96 (p<0,001), 0,89 (p<0,001), et 0,94 (p<0,001). Un NLR égal ou supérieur à 1,98 a présenté une sensibilité de 95 %, une spécificité de 85 %, une valeur prédictive positive (VPP) de 90 %, une valeur prédictive négative (VPN) de 92 %, et une précision diagnostique (PD) de 91 %. Un seuil de SII de 679 a montré une sensibilité de 89 %, une spécificité de 93 %, une VPP de 94 %, une VPN de 86 %, et une PD de 91 %. Pour un SIRI égal ou supérieur à 1,44, la sensibilité était de 77 %, la spécificité de 95 %, la VPP de 96 %, la VPN de 75 %, et la PD de 85 %. Enfin, un seuil optimal de 406,5 pour l’AISI a révélé une sensibilité de 86 %, une spécificité de 95 %, une VPP de 96 %, une VPN de 83 %, et une PD de 90 %.
Conclusion |
Les indices NLR, SII, SIRI et AISI ont démontré une performance diagnostique robuste pour prédire l’activité des MICI. Leur facilité de calcul en fait des outils pratiques, suggérant ainsi leur utilité dans la surveillance de la rémission de la maladie et dans la détection des poussées.
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Vol 45 - N° S1
P. A266-A267 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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