Maladies auto-immunes associées aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) regroupent la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite hémorragique (RCH). Toutes deux se caractérisent par une inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif. La physiopathologie des MICI est complexe mais comprend une dérégulation du système immunitaire intestinal. Sur ce terrain, des maladies auto-immunes peuvent être associées aux MICI. L’objectif de notre étude était de décrire la prévalence des maladies auto-immunes présentes chez les patients atteints de MICI et de comparer le génie évolutif de leur MICI aux autres.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective, descriptive et comparative, incluant les patients hospitalisés pour MICI, sur une période de 9 ans [janvier 2011–janvier 2020]. Les patients qui avaient un suivi de moins de 2 ans ont été exclus. Nous avons recherché la présence d’au moins une maladie auto-immune associée et nous avons comparé ces patients (groupe 1) aux autres (groupe 2). Les données ont été saisies et analysées au moyen du logiciel SPSS dans sa version 26.
Résultats |
Nous avons inclus un total de 452 patients dont 225 hommes et 227 femmes. Il s’agissait d’une MC chez 341 patients et d’une RCH chez 111 patients. L’âge moyen au diagnostic était 36,15±12,74 ans. Vingt-cinq patients présentaient une maladie auto-immune associée. Il s’agissait : des dysthyroïdies (n=7), du psoriasis (n=4), du diabète type 1 (n=4), de l’anémie auto-immune (n=2), de vascularite (n=2), de la maladie de Biermer (n=2), de la maladie cœliaque (n=1), du syndrome SLA-like (n=1), du vitiligo (n=1) et de la dermatite à IgA (n=1). Le tabagisme était noté chez 34,1 % des patients et 15,9 % étaient des consommateurs d’alcool, sans qu’il n’y ait de différence significative entre les deux groupes (p de 0,16 et 0,18 respectivement). Le diabète était observé chez 6,4 % et l’hypertension artérielle chez 3,7 %, sans différence entre les deux groupes (p de 0,21 et 1 respectivement). Le délai entre l’apparition des symptômes et le diagnostic de la MICI était significativement inférieur chez les patients du groupe 1 (5 mois) par rapport au groupe 2 (20 mois) avec un p<0,001. Cependant, il n’y avait pas de différence entre les deux groupes quant au génie évolutif de la maladie, jugé sur les caractéristiques suivantes : le type de la MICI (p=0,21), l’étendue de l’atteinte de la maladie (p=0,7), l’apparition d’une colite aiguë grave (p=0,57), la durée d’hospitalisation maximale (p=0,4), le rapport années de suivi/nombre d’années durant laquelle la maladie était active (p=0,45), le recours à la chirurgie (p=0,15), le recours à la corticothérapie (p=0,9) le recours aux immunosuppresseurs à type de thiopurines (p=0,9) et le recours aux biothérapies à type d’anti-TNF α (p=0,8).
Conclusion |
Les patients ayant une maladie auto-immune associée aux MICI présentaient un délai plus raccourci entre le début des symptômes des MICI et le diagnostic mais sans différence sur le génie évolutif de la MICI.
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Vol 45 - N° S1
P. A266 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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