Hypophysite auto-immune chez une jeune patiente atteinte de la maladie de Crohn : une cause rare d’hypoglycémie - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
L’hypophysite auto-immune est une pathologie rare, avec une prévalence estimée à 1 cas sur 8 millions d’individus. Son association avec la maladie de Crohn est exceptionnelle, avec un seul cas rapporté dans la littérature médicale. Dans cette étude, nous présentons le cas d’une patiente âgée de 16 ans, atteinte de la maladie de Crohn depuis l’enfance, qui a été admise aux urgences en raison d’une crise convulsive associée à une poussée de sa maladie de Crohn. Les investigations médicales ont révélé une l’hypoglycémie sévère secondaire à une hypophysite auto-immune.
Observation |
La patiente est une jeune fille de 16 ans ayant une maladie de Crohn localisée au niveau iléo-cæcal, diagnostiquée depuis 4 ans et traitée par l’azathioprine depuis 2 ans. Elle a été admise aux urgences en raison d’une crise convulsive survenue de manière aiguë et sans fièvre. Le scanner cérébral réalisé en urgence n’a montré aucune anomalie significative. Après un traitement symptomatique, elle a été transférée au service pour une évaluation approfondie. Le jour de son admission, la patiente a présenté une deuxième crise convulsive, mettant en évidence une hypoglycémie sévère. L’interrogatoire a révélé des céphalées nouvelles, mais l’examen neurologique n’a pas montré d’anomalies telles que des troubles de la motricité, de l’oculomotricité ou du champ visuel. Le bilan hormonal a montré des taux bas de cortisol et d’ACTH, ainsi que des taux bas d’œstradiol, de FSH et de LH, alors que la TSH et la T4 étaient dans les limites normales. Une imagerie par résonance magnétique cérébrale avec injection de gadolinium a été réalisée, mettant en évidence une lésion endosellaire et suprasellaire de 22mm, isointense en séquence T1 et hyperintense en séquence T2. La lésion a montré une captation homogène du produit de contraste sans compression du nerf optique ni du chiasma optique. Suite à l’élimination des autres causes possibles telles qu’une infection, une sarcoïdose ou la maladie des IgG4, le diagnostic d’hypophysite auto-immune probablement granulomateuse a été retenu. La patiente a été traitée avec des corticostéroïdes, avec une évolution favorable.
Conclusion |
L’association d’une hypophysite auto-immune avec la maladie de Crohn reste extrêmement rare, mais elle est importante à connaître car elle peut mettre en jeu le pronostic vital. Une prise en charge rapide et adaptée est essentielle pour améliorer le pronostic et la qualité de vie de ces patients.
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Vol 45 - N° S1
P. A265-A266 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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