Les traitements immunosuppresseurs (TI) constituent actuellement un pilier indispensable dans le traitement de la maladie de Crohn (MC). Leur utilisation est de plus en plus précoce et prolongée entraînant des complications parfois fatales. On se propose dans cette étude d’étudier la prévalence des complications survenues sous TI chez les patients suivis pour MC.

Étude rétrospective descriptive étalée sur 5 ans, colligeant les patients suivis à la consultation de gastroentéologie de Sousse pour une MC, mis sous TI (corticothérapie forte dose>40mg/jour, thiopurines, ciclosporine, méthotrexate et anti-TNFα).

Nous avons colligé 166 patients d’âge moyen 42,9 ans [15–73 ans] et de sex-ratio H/F 0,55. Tous les patients étaient mis sous TI avec une durée moyenne de 3,7 ans [1–5 ans]. Tous les patients ont reçu durant leur suivi une corticothérapie forte dose avec un nombre moyen de cures de 2,7. Un traitement d’entretien par thiopurine seule a été indiqué dans 60,4 %, une combothérapie (anti-TNFα associé à une thiopurine) dans 25,3 %, un anti-TNFα seul dans 12,6 %, et la méthotrexate chez un seul patient. L’incidence des complications était de 14,4 % (24 cas) : Tuberculose pulmonaire, n=2, lymphome T hépato-splénique, n=1, une réactivation virale B, n=1, une toxicité hématologique aux thiopurines, n=7, Une toxicité hépatique, n=4, une pancréatite aiguë n=3 et une septicémie à germes opportunistes, n=6 (candida albicans : n=4, pneumocystis carinii : n=1, cytomégalovirus, n=1).

Dans notre étude, la prévalence des complications sous TI était de 14,4 % avec un cas de lymphome hépatosplénique. Ceci dit une surveillance armée de ces traitements doit être instaurée ainsi qu’une vaccination adaptée et mise à jour annuellement afin d’essayer de minimiser les risques contrôlables.