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Description des complications et des défis de biothérapie : expérience de service de médecine interne - 08/06/24

Doi : 10.1016/j.revmed.2024.04.207 
F. Ibourk El Idrissi 1, , A. Taouch 1, H. Khibri 1, Y. Chhih 2, N. Mouatassim 3, W. Ammouri 1, M. Maamar 4, Z. Tazi Mezalek 3, H. Harmouche 1, M. Adnaoui 1
1 Médecine interne, centre hospitalier universitaire Ibn Sina, faculté médecine et pharmacie, Rabat, Maroc 
2 Médecine interne, centre hospitalier universitaire Ibn Sina, Rabat, Maroc 
3 Service de médecine interne, Rabat, Maroc 
4 Médecine interne, 21, rue Jbel Al Ayachi, Appart 6, Agdal, Rabat, Maroc 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Ces dernières années, l’administration de biothérapies a considérablement amélioré les perspectives de traitement pour diverses affections. Cependant, la tolérance à ces traitements varie selon la molécule utilisée et les comorbidités spécifiques du patient. L’une des complications majeures associées à ces thérapies est le risque accru d’infections. Notre objectif est donc d’analyser de manière approfondie le profil des incidents survenant chez les patients recevant une biothérapie.

Matériels et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive incluant les patients ayant été traités par biothérapie sur une période de 4 ans, s’étendant de 2020 à 2023 dans le service de médecine interne du CHU INB SINA de Rabat. Notre objectif est de recenser tous les incidents survenus chez ces patients et d’évaluer leur gravité.

Résultats

Nous avons recensé 147 patients traités par biothérapie suivis pour diverses pathologies : 25 étiologies (les pathologies auto-immunes, les vascularites de gros, moyens et petits vaisseaux et les pathologies rhumatismales).

Nous avons identifié 50 patients ayant eu 64 complications (40 % des patients traités), tous les patients avaient déjà reçu un traitement par corticoïdes et la majorité avaient reçu des d’immunosuppresseurs avant le début de la biothérapie. L’âge moyen des patients était de 40 ans, avec allant de 16 à 71 ans. Quatre patients étaient diabétiques, dont 2 avaient un diabète induit par les corticoïdes et 2 patients avaient un antécédent de tuberculose pulmonaires dont 1 patient avait fait une réactivation sous biothérapie.

Une prophylaxie antituberculeuse a été indiquée chez 8 patients de la série devant un Quantiféron positif.

Ces incidents avaient été décrit chez 19 patients (38 %) sous anti-TNF (15 adalimumab, et 4 infliximab), 26 patients (50 %) sous rituximab et 4 patients (8 %) sous tocilizumab.

Quinze patients (23,5 %) avaient présenté une hypogammaglobulinémie sous rituximab dont 11 avaient fait des complications infectieuses.

Parmi les complications nous avons recensé 43 incidents infectieux (68,2 % des complications). Les infections étaient survenues en moyenne 11 mois après l’instauration de la biothérapie. Parmi les complications infectieuses répertoriées, 18 étaient d’origine virale : 3 cas de zona chez 2 patient sous rituximab et un patient sous adalimumab, 1 cas d’uvéite herpétique chez une patiente sous adalimumab et 1 cas d’herpès auriculaire chez un patient sous rituximab, 1 cas de rétinite à CMV chez un patient sous tocilizumab, 8 syndrome grippaux ont été observés sous des traitement différents et 4 infections liée à la COVID-19 chez des patients sous anti-TNF et rituximab. Nous avons également recensé 17 cas d’infections bactériennes, incluant 8 infections tuberculeuses chez 5 patients sous anti-TNF, 2 patients sous rituximab et 1 patient sous tocilizumab, 4 infections urinaires (sous rituximab et adalimumab), un abcés rénal sous rituximab, une épidyidymite sous tocilizumab, 5 cas de pneumopathies hypoxémiante dont 2 étaient sous rituximab, 2 patients étaient sous anti-TNF, une arthrite septique récidivante chez une patiente suivie pour néphropathie lupique sous rituximab. Nous avons également recensé 3 infections fongique dont une candidose œsophagienne sous rituximab. Cinq cas de sepsis avaient été décrit dont 2 sous adalimumab, 2 sous tocilizumab et un sous rituximab dont deux s’étaient compliqué de décès.

La plupart des infections avaient conduit à un report du traitement par biothérapie jusqu’à ce que le patient soit traité et guéri, sans qu’il soit nécessaire de mettre fin définitivement au traitement, 2 cas d’hospitalisation en réanimation avec deux cas de décès avait été décrit.

Parmi les autres complications, un seul cas de lupus induit a été décrit chez un patient suivi pour spondylarthropathie ankylosante après 5 mois de traitement par infliximab.

Quatre patients avaient fait un choc anaphylactique (6,4 %) dont 3 étaient grave nécessitaient un arrêt définitif du traitement (2 sous rituximab et 1 sous tocilizumab) et un était sous forme d’un d’un rash cutané simple chez une patiente sous adalimumab qui avait bien répondu au traitement symptomatique et l’anti-TNF avait été poursuivi.

Conclusion

Il est essentiel d’avoir une conscience et une vigilance constantes concernant les complications chez tous les patients envisageant une biothérapie. Cela nécessite une exploration préthérapeutique pertinente et une surveillance étroite des patients afin d’améliorer les résultats thérapeutiques de ces médicaments innovants.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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