Quand le cœur s’enflamme : un cas de péricardite liée aux inhibiteurs de tyrosine kinase - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de tyrosine kinase (ITK) sont couramment utilisés en onco-hématologie. Bien que leur tolérance soit satisfaisante, ils peuvent être à l’origine d’effets secondaires généralement peu sévères. Cependant, des effets indésirables graves notamment cardiaques ou pulmonaires ont été décrits.
Observation |
Une patiente de 59 ans était admise le 1er août 2023 dans le service de Médecine interne pour douleur thoracique fébrile d’apparition brutale, majorée à l’inspiration profonde. Elle était suivie en hématologie pour une leucémie aiguë lymphoïde B (LAL B) à chromosome Philadelphie II (LAL B II, selon la classification EGIL) diagnostiquée en décembre 2022 et traitée selon le protocole GRAAPH (imatinib combiné avec une chimiothérapie d’induction ou de consolidation) puis, à partir du 5 juillet 2023, par ponatinib en entretien à 15mg/j. Elle avait présenté une toxidermie à l’imatinib et au dasatinib. Le diagnostic de péricardite était confirmé à l’échographie cardiaque par voie trans thoracique (ETT) qui montrait un épanchement péricardique centimétrique circonférentiel. Le bilan étiologique de la péricardite ne retrouvait pas de cause infectieuse, auto-immune ou néoplasique. Un traitement par colchicine était introduit mais à l’origine d’une cytolyse hépatique. L’aspirine à la posologie de 1 gramme 3 fois par jour a permis une amélioration modérée clinique et biologique. L’enquête de pharmacovigilance ayant retenu la responsabilité du ponatinib dans la survenue de la péricardite, celui était suspendu le 14/08/2023. L’évolution clinique s’est améliorée et le syndrome inflammatoire a diminué. L’ETT de contrôle à 2 mois montrait la disparition de l’épanchement péricardique. La patiente n’a pas eu de récidive de péricardite.
Conclusion |
La déclaration de cette observation rapportant un cas de péricardite survenant sous ponatinib a été enregistrée dans la base nationale de pharmacovigilance.
En effet, le délai d’apparition de la péricardite est compatible avec l’introduction du ponatinib. Les antécédents de toxidermie aux ITK font partie des facteurs favorisant la survenue d’épanchement péricardique [1 ]. Tous les ITK sont susceptibles d’entraîner un épanchement pleural ou péricardique. Le ponatinib, molécule de 3e génération, semble être l’ITK le moins pourvoyeur d’épanchement péricardique. Cette toxicité semble dose-dépendante, ainsi une reprise avec réduction de dose peut être proposée [2 ]. Un changement vers un autre ITK est aussi possible avec néanmoins un risque de récidive d’épanchement [3 ].
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Vol 45 - N° S1
P. A236 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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