Myosite focale à entérobacter chez une patiente immunocompétente - 08/06/24

Résumé |
Introduction |
La pyomyosite est une infection à pyogène du muscle strié squelettique, rencontrée habituellement dans les zones tropicales, souvent chez des patients immunodéprimés.
Nous rapportons une nouvelle observation d’une pyomyosite à entérobacter survenue chez une femme immunocompétente.
Observation |
Patiente âgée de 53 ans, aux antécédents d’hypothyroïdie bien équilibrée et d’une fissure anale nouvellement diagnostiquée, a été admise pour une symptomatologie d’installation aiguë depuis 2jours, associant une fièvre et des myalgies exquises au niveau de la cuisse droite.
À l’examen clinique, elle avait un état général altéré, une fièvre à 40°C, une impotence fonctionnelle totale, un œdème induré de la face latérale de la cuisse droite associée à des macules érythémateuses en regard.
À la biologie, elle avait une hyperleucocytose à 12 000/mm3 à prédominance de polynucléaires neutrophiles, une CRP à 443mg/L. Les enzymes musculaires étaient normales ainsi que le reste des paramètres biologiques. L’hémoculture a permis d’identifier un entérobacter. Les sérologies des hépatites B et C ainsi que de HIVétaient négatives. Le dosage des AAN était négatif.
L’IRM musculaire a montré une atteinte diffuse de type inflammatoire du muscle vaste latéral du quadriceps droit associé à une infiltration œdémateuse des tissus graisseux sous cutanés.
Une antibiothérapie initialement probabiliste puis adaptée à l’antibiogramme a été initiée. L’évolution était favorable avec obtention d’une apyrexie stable, une régression des signes inflammatoires locaux et une reprise de l’autonomie. La biologie a montré une diminution puis une normalisation de la CRP et du taux des leucocytes. Une IRM de contrôle, réalisée après 2 mois d’évolution, a montré un discret hypersignal T2 de la moitié inférieure du vaste latéral et une prise de contraste du fascia en regard.
Discussion |
La pyomyosite non tropicale est rare. Sa survenue doit motiver la recherche d’un état d’immunodépression méconnu. L’IRM musculaire est l’examen d’imagerie le plus sensible. L’enquête bactériologique doit être rigoureuse. Les germes les plus souvent en cause sont par ordre de fréquence : le Staphylococcus aureus, le streptocoque et les bacilles Gram négatifs. Chez notre patiente la porte d’entrée serait la fistule anale. Une antibiothérapie probabiliste doit être débutée dès la suspicion diagnostique étant le risque de survenue de complications allant des micro-abcès jusqu’à l’état de choc septique.
Conclusion |
Bien que rare en dehors des zones tropicales, la gravité potentielle de la pyomyosite incite à sa meilleure connaissance.
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Vol 45 - N° S1
P. A213 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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