Choriorétinite bilatérale avec décollements rétiniens séreux liés à l’infection par le virus Epstein-Barr : un cas rare - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
Le virus Epstein-Barr est un virus à ADN de la famille des herpès responsables de la mononucléose infectieuse. Les manifestations oculaires sont rares, et seuls quelques cas touchant le segment postérieur de l’œil ont été rapportés. Nous présentons le cas d’un jeune homme immunocompétent avec une choriorétinite bilatérale accompagnée de décollements séreux rétiniens dus à l’EBV.
Observation |
Patient de 32 ans, sans antécédents particuliers, a présenté un mois avant son admission de la fièvre à 39–40°C associée à une éruption cutanée diffuse et un syndrome bronchique résolu sous antibiotiques. Trois semaines plus tard, le patient a brusquement manifesté une baisse de l’acuité visuelle avec douleur et rougeur bilatérales, sans autres manifestations cliniques associées. L’examen ophtalmologique a révélé une acuité visuelle à 4/10 au niveau de l’œil droit et 2/10 au niveau de l’œil gauche, avec au fond d’œil : plage blanchâtre rétinienne en inférieur. À l’angiographie : choriorétinite inflammatoire avec œdème maculaire bilatéral et à l’OCT : œdème maculaire inflammatoire avec décollement séreux rétinien bilatéral. Aux investigations étiologiques, une sérologie EBV est revenue fortement positive avec IgM et IgG positifs. Un bilan non exhaustif a été réalisé, comprenant le reste des sérologies notamment de toxoplasmose, syphilis, CMV, HSV, ainsi qu’un bilan de tuberculose, toutes revenant négatives. Un traitement par aciclovir par voie générale a été instauré avec une très bonne évolution, marquée par l’amélioration de l’acuité visuelle, la réapplication de la rétine et le nettoyage du pôle postérieur.
Discussion |
Le cas de ce patient de 32 ans illustre de manière poignante les manifestations ophtalmologiques associées au virus Epstein-Barr. La choriorétinite inflammatoire avec œdème maculaire et décollement séreux rétinien, bien que rare, s’est avérée être une complication significative de l’infection à EBV dans ce contexte. La sérologie positive, avec la présence d’IgM et d’IgG, a consolidé le lien étiologique. L’approche diagnostique approfondie, écartant d’autres causes potentielles telles que toxoplasmose, syphilis, CMV, HSV, et tuberculose, a permis d’affiner la prise en charge. Le traitement précoce par aciclovir a entraîné une évolution favorable, caractérisée par une amélioration marquée de l’acuité visuelle, la résolution de l’œdème maculaire et le rétablissement du pôle postérieur.
Conclusion |
Ce cas souligne l’importance d’une investigation complète devant des manifestations ophtalmologiques atypiques, même en l’absence de symptômes systémiques évidents. Il met en évidence la nécessité d’une collaboration étroite entre les ophtalmologistes et les médecins traitants pour assurer un diagnostic précis et une prise en charge efficace des complications oculaires liées à l’infection à EBV.
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Vol 45 - N° S1
P. A208-A209 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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