Quand la tuberculose est extra-pulmonaire : c’est un défi à l’interniste - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
La tuberculose reste un problème de santé publique. C’est la 2e cause de mortalité par maladies infectieuses dans les pays en voie de développement. La tuberculose pulmonaire est la localisation la plus fréquente alors-que la Tuberculose extra-pulmonaire (TEP) présente une incidence croissante et garde des difficultés diagnostiques. Le but de notre étude était de décrire les particularités épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques de cette pathologie.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive des patients hospitalisés dans un service de médecine interne sur une période de 14 ans [2009–2023] et chez qui le diagnostic d’une TEP était retenue sur des données microbiologiques (recherche de Bacilles acido-alcoolo-résistants [BAAR], PCR du Bacille de Koch [PCR-BK] positive) ou histopathologiques par la mise en évidence d’un granulome giganto-cellulaire avec nécrose caséeuse.
Résultats |
L’étude colligeait 65 patients de sex-ratio F/H=6,5 et d’âge moyen de 42,7 ans [15–86]. Ils étaient issus d’un milieu rural dans 58 % des cas. Un seul patient avait un diabète et 4 patients recevaient un traitement immunosuppresseur. Aucun patient ne portait une infection rétrovirale ni était au stade d’insuffisance rénale terminale. Un antécédent de tuberculose était présent dans 5 % des cas. Une altération de l’état général était retrouvée chez 78,5 % des patients associés à une fièvre dans 52 % des cas. Un syndrome inflammatoire biologique était noté dans 29 % des cas et une lymphopénie dans 60 % des cas. L’IDR à la tuberculine était positive chez 58 % des patients. Le diagnostic positif était retenu sur une biopsie (ganglionnaire, bronchique, péritonéale, hépatique, synoviale, vertébrale, mammaire et iléale) dans 77 % des cas, la recherche de BK sur des liquides biologiqes dans 21 % des cas et une PCR-BK positive dans le liquide péritonéal ou dans le liquide céphalo-rachidien dans 6 % des cas.
La TEP était ganglionnaire dans 61,5 % des cas dont 15,4 % étaient associées à une atteinte hépato-splénique (tuberculose des organes hématopoïétiques). Une localisation péritonéale était retrouvée dans 27,8 % des cas. Les autres localisations étaient digestives (3 %), une miliaire (3 %), une mastite granulomateuse tuberculeuse (3 %), utérine (1,5 %), pleurale (1,5 %), méningée (1,5 %), et discovertébrale (1,5 %) des cas. Une tuberculose pulmonaire était associée dans 7,7 % des cas.
Tous les patients avaient reçu un traitement antituberculeux avec une quadrithérapie durant 2 mois suivis d’une bithérapie pour une durée totale de 6 à 18 mois. Une récidive était notée dans 10,2 % des cas et une toxicité aux antituberculeux dans 12,3 % des cas.
Conclusion |
Le diagnostic d’une TEP fait partie des compétences de tout interniste du fait de la complexité de sa présentation clinique souvent atypique. Le diagnostic nécessite souvent des explorations invasives. Un traitement antituberculeux doit être instauré dans les plus brefs délais. Notre travail montrait que la localisation ganglionnaire était la plus fréquente avec un pronostic global favorable sous traitement.
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Vol 45 - N° S1
P. A206 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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