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Tuberculose sous biothérapie : une situation qui reste fréquente… - 08/06/24

Doi : 10.1016/j.revmed.2024.04.140 
R. Rezgui, S. Bellakhal , R. Bourguiba, W. Helali, M. Ayari, M. Boudokhan, H. Bettaieb, T. Jomni
 Médecine interne, hôpital des FSI la Marsa, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La tuberculose est une infection endémique dans plusieurs pays. Elle touche préférentiellement les patients immunodéprimés. Les biothérapies constituent des traitements immunosuppresseurs pouvant accroître le risque de survenue d’une tuberculose. Le but de notre étude était de déterminer l’incidence de la tuberculose chez les patients sous biothérapies et de comparer le risque de survenue selon la biothérapie utilisée.

Patients et méthodes

Étude rétrospective descriptive incluant les patients suivis pour des affections inflammatoires entre 2008 et 2022 Les patients inclus ont bénéficié d’un bilan pré thérapeutique incluant un examen clinique, une recherche de bacilles acido-alcoolo-résistants (BAAR) dans les crachats, une intradermo-réaction (IDR) à la tuberculine ou un test de détection de l’interféron-γ (IGRA) et une radiographie thoracique de face.

Résultats

Nous avons colligé 49 patients avec un sex-ratio H/F à 2,26. La moyenne d’âge était de 49,6±11,73 ans [23 ; 75]. Une tuberculose latente a été découverte avant l’initiation du traitement chez 30,6 % des patients. Le diagnostic a été porté par la positivité du test IGRA dans 46 % des cas et par une IDR à la tuberculine positive dans 54 % des cas. La sensibilité de l’IDR à la tuberculine était de 45 % alors que celle du test IGRA était de 63 %. Ces patients ont bénéficié d’un traitement associant Isoniazide et Rifampicine pendant 3 mois avant l’initiation du traitement. Un délai minimal de traitement antituberculeux de 3 semaines a été respecté avant l’initiation de la biothérapie. Au cours du traitement, l’incidence de la tuberculose maladie était de 12,2 % chez les patients inclus dans l’étude. Le diagnostic a été retenu sur les prélèvements microbiologiques dans 28,6 % des cas (Recherche de BAAR positive ou méthode moléculaire), sur des éléments anatomopathologiques dans 14,3 % et sur des éléments présomptifs (Test IGRA positifs avec des éléments cliniques et/ou radiologiques) dans 57,1 % des cas. La tuberculose pulmonaire représentait 28,5 % des cas isolés. Une atteinte d’au moins deux sites anatomiques a été recensée dans 2 cas, associant une miliaire avec une atteinte péritonéale dans un cas et une atteinte pulmonaire et neuroméningée dans l’autre. Un cas de tuberculose ganglionnaire et un cas de tuberculose pleurale ont été dénombrés. Nous avons rapporté un seul cas de tuberculose latente sous biothérapie, diagnostiquée par un test IGRA positif au cours du suivi sans signes cliniques ni radiologiques. Le délai moyen entre l’initiation de la biothérapie et la survenue de la tuberculose était de 14±10 mois [1 ;42]. Tous les cas de tuberculose ont été recensés chez des patients recevant des anti-TNFα. L’infliximab était le plus pourvoyeur de survenue d’une tuberculose avec un odds ratio à 1,27.

Conclusion

L’incidence de la tuberculose ne cesse de croître avec l’augmentation de l’utilisation des différentes biothérapies a effet immunosuppresseur. Les particularités de cette tuberculose comme en témoigne notre étude, sont la localisation souvent extra-pulmonaire et le caractère disséminé. Ceci suscite une surveillance clinique et biologique stricte chez ces patients surtout dans les pays à haute prévalence.

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Vol 45 - N° S1

P. A206-A207 - juin 2024 Retour au numéro
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  • Quand la tuberculose est extra-pulmonaire : c’est un défi à l’interniste
  • W. Ben Yahia, C. Jomaa, M. Thabet, S. Ben Nasr, A. Guiga, A. Atig, N. Ghannouchi
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