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Évaluation du risque infectieux du rituximab au cours des connectivites - 08/06/24

Doi : 10.1016/j.revmed.2024.04.128 
M. Abbes 1, , T. Ben Achour 2, S. Rahmouni 1, N. Ines 2, Z. Khaoula 1, J. Mayssam 2, R. Sonia 1, K. Monia 2, S. Fatma 2, S. Boussaid 1, S. Hela 1
1 Rhumatologie, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie 
2 Médecine interne, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le rituximab (RTX) est un anticorps anti-CD20 de plus en plus utilisé au cours des connectivites avec une bonne réponse thérapeutique. Il peut être associé à un risque infectieux nécessitant une surveillance étant donné le terrain immunodéprimé des sujets atteints.

L’objectif de cette étude était d’évaluer le risque infectieux du RTX au cours des connectivites.

Patients et méthodes

Il s’agissait d’une étude rétrospective ayant inclus des patients suivis pour une connectivite et traités par RTX. Ces patients répondaient aux critères de classifications ACR/AULAR. Les résultats de l’électrophorèse des protides et/ou du dosage pondéral des immunoglobulines avant et au minimum 6 mois après la cure de RTX ont été recueillis. Une hypogammaglobulinémie a été définie par un taux d’IgG et/ou d’IgA et/ou d’IgM inférieurs aux taux définis par le laboratoire.

Résultats

Quarante et un patients ont été colligés. L’âge moyen était de 63,7±12,5 ans avec un sex-ratio H/F à 0,17. Soixante-dix pour cent des patients étaient suivis pour une PR (n=29), 14,6 % pour un LES (n=6), et 12 % pour un syndrome des anti-synthétases (n=5). La durée moyenne d’évolution de la connectivite était de 173±96 mois [12–432]. Quatre-vingt-cinq pour cent des patients (n=35) avaient au moins une comorbidité dont 44 % étaient diabétiques. Le RTX était prescrit comme biothérapie de 1re ligne chez 49 % des patients (n=20). Il était associé à un CsDMARDs dans 83 % des cas et à une corticothérapie orale dans 76 % des cas. Le nombre moyen des cures était de 2,8±1,8 [1–9] et la durée moyenne d’exposition au RTX était de 35,8±25,8 [6–120] mois. Une hypogammaglobulinémie a été objectivée chez 3 patients (7 %). Onze patients (27 %) ont eu au moins un évènement infectieux dans les 6 mois suivant la perfusion de RTX. Il s’agissait d’une pyélonéphrite aiguë dans 5 cas, d’une infection bronchopulmonaire dans 6 cas (3 cas de pneumopathie à Covid-19) et d’un érysipèle dans 1 cas. Le risque infectieux était significativement plus important chez les patients ayant reçu le RTX comme biologique de 1re ligne : 45 % versus 11 %, p=0,021. La durée moyenne d’exposition au RTX a été plus importante chez les sujets ayant eu une infection post anti-CD20, mais la différence n’était pas significative (43±31 mois versus 33±23,5 mois ; p=0,35). Par ailleurs, aucune association significative n’a été objectivée entre le risque infectieux et le sexe (p=0,50), l’âge (p=0,23), la durée d’évolution de la connectivite (p=0,97), les comorbidités (p=0,65), la durée d’exposition au RTX (p=0,35), la corticothérapie associé (p=0,68), et l’hypogammaglobulinémie (p=1).

Conclusion

La fréquence des infections sous RTX dans notre étude était assez élevée par rapport aux données de la littérature [1]. Dans notre série, l’utilisation du RTX comme biologique de 1re ligne ainsi que la durée de l’exposition étaient associées à un risque accru de survenue d’infections. Le dépistage systématique des infections serait primordial afin de garantir une prise en charge précoce.

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Vol 45 - N° S1

P. A200 - juin 2024 Retour au numéro
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