Paramètres de l’inflammation au cours du syndrome Sjörgen primitif : rapports neutrophiles/lymphocytes et plaquettes/lymphocytes - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
Le rapport neutrophiles-lymphocytes (NLR), et le rapport plaquettes-lymphocytes (PLR), connus comme des indicateurs d’inflammation systémique, ont été explorés dans des maladies infectieuses ou malignes et se sont révélés être des marqueurs utiles pour les maladies rhumatismales systémiques telles que la polyarthrite rhumatoïde (PR) et le lupus érythémateux disséminé. Cependant, ils n’ont jamais été étudiés chez les patients atteints de syndrome de Sjörgen primitif (SSp). L’objectif de notre étude était d’étudier les rapports neutrophiles/lymphocytes (NLR) et plaquettes/lymphocytes (PLR) comme marqueurs de l’inflammation dans le syndrome Sjörgen primitif (SSp).
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude transversale incluant des patients atteints de SSp répondant aux critères de l’ACR/EULAR 2016. Les données sociodémographiques, clinicobiologiques et les traitements entrepris ont été recueillies. L’activité articulaire a été évaluée à l’aide de « Disease Activity Score » (DAS28crp), et celle systémique par le score « EULAR Sjögren's syndrome disease activity Index » (ESSDAI). Les ratios NLR et PLR ont été calculés à partir des données de l’hémogramme.
Résultats |
Nous avons inclus 40 patients, tous de genre féminin, d’âge moyen à 59,6±11,148. Deux patients (5 %) étaient tabagiques respectivement à 45 PA sevré et 5 PA non sevré. Aucun patient n’était éthylique. Le poids moyen des patients était de 65,5±13,63kg. La taille moyenne était de 159,43±8,16 m. L’indice de masse corporelle (IMC) était en moyenne de 25,78kg/m2±5,4 avec une obésité objectivée dans 27 % des cas. L’âge moyen de début de la maladie était de 48,17±11,79ans. Le délai diagnostique moyen était de 41,17±53,59 mois. La durée moyenne d’évolution de la maladie était de 11,47±7,74ans. Au moment du diagnostic, tous les patients présentaient des signes de sécheresse oculaire et buccale. L’atteinte articulaire était la manifestation extra-glandulaire la plus fréquente, notée chez 37 patients (92,5 %) suivie par l’atteinte pulmonaire (50 %), l’atteinte cutanée (30 %), neurologique (22,5 %), rénale (15 %), les lymphadénopathies (10 %) et l’atteinte cardiaque (7,5 %). Le taux moyen de la CRP était de 6,12±8,53mg/L et celui de la VS de 30±19,02mm/h. Les moyennes des taux de glycémie, cholestérol total (CT), triglycéride (TG), LDL-cholestérol, et HDL-cholestérol étaient respectivement de 6,12±2,45, 4,66±0,65, 1,28±0,55, 2,73±0,70, 1,24±0,41 mmol/L. Les moyennes de leucocytes, neutrophiles et lymphocytes étaient respectivement de 6,35±2,55 103/mm3, 3,75±1,91 103/mm3 et 1,95±0,76 103/mm3. Le taux moyen d’hémoglobine était de 12,24±1,72g/dL. La numération plaquettaire était en moyenne de 249,6±91,85 103/mm3. Une lymphopénie et une thrombopénie étaient notées dans trois cas chacun. Les moyennes de NLR et PLR étaient respectivement de 2,20±1,35 et 148,44±77,16. Au bilan immunologique, les anti-SSA étaient positifs dans 65 % des cas, les anti-SSB dans 42,5 %, le facteur rhumatoïde dans 27,5 % des cas et les anti-CCP dans un cas. Une cryoglobulinémie était notée dans 15 % des cas et une hypocomplémentémie dans 12,5 %. Le DAS28crp moyen était de 3,33±0,66. Le score ESSDAI moyen était de 9,18±7,47 et la majorité des patients avaient une faible activité systémique (45 %).
Notre étude statistique a identifié une corrélation du PLR avec le tabac (r=0,355 ; p=0,025), le poids (r=–0,412 ; p=0,008), l’IMC (r=–0,364 ; p=0,027), l’âge de début de la maladie (r=–0,343, p=0,03), le délai diagnostique (r=0,413 ; p=0,008), la durée d’évolution de la maladie (r=0,448 ; p=0,004), l’atteinte rénale (r=0,698 ; p=0,00), l’atteinte cutanée (r=0,444 ; p=0,004), le taux de la VS (r=0,615 ; p=0,025), le taux de l’hémoglobine (r=–0,498 ; p=0,001), le taux de HDL-cholestérol (r=0,584 ; p=0,011), la cryoglobulinémie (r=0,523 ; p=0,001), et le score ESSDAI (r=0,368 ; p=0,02). De même, le NLR était associé à la durée d’évolution de la maladie (r=0,332 ; p=0,039), l’atteinte rénale (r=0,450 ; p=0,004), l’atteinte cardiaque (r=0,485 ; p=0,002) et le taux d’HDL-cholestérol (r=0,531 ; p=0,023). Toutefois, aucune corrélation n’a été trouvée entre le NLR et l’ESSDAI.
Conclusion |
Dans notre étude, les ratios PLR et NLR étaient corrélés à la durée de l’évolution du SSp ainsi qu’aux atteintes systémiques. En outre, le ratio PLR était corrélé au score ESSDAI. Ces marqueurs d’inflammation, facilement accessibles, pourraient s’avérer pertinents et intéressants en pratique courante pour surveiller l’activité systémique des patients atteints du SSp.
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Vol 45 - N° S1
P. A144-A145 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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