S'abonner

Évaluation de l’estime de soi, de la vie affective et de la fonction sexuelle chez les jeunes femmes atteintes de polyarthrite rhumatoïde - 08/06/24

Doi : 10.1016/j.revmed.2024.04.013 
A. Feki, M. Rachdi , S. Ben Jemaa, G. Zouhour, M. Ezzedine, M.H. Kallel, H. Fourati, R. Akrout, S. Baklouti
 Rhumatologie, CHU Hedi Chaker de Sfax, Sfax, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Du fait de son impact physique et psychologique, la polyarthrite rhumatoïde (PR) peut entraîner une altération significative de la perception de l’estime de soi et de la qualité de vie des patientes notamment sur le plan affectif et sexuel. L’objectif de ce travail est de déterminer la relation entre la PR et l’estime de soi, la vie affective et la fonction sexuelle chez les jeunes patientes.

Patients et méthodes

Nous avons réalisé une étude transversale portant sur 85 patientes âgées entre 18 et 51ans, mariées et suivies pour une PR selon les critères ACR/EULAR 2010. Les données sociodémographiques et cliniques étaient extraites à partir des dossiers médicaux. On a évalué l’activité de la PR par le Disease activity score-28 (DAS-28), la sévérité de la douleur par l’échelle visuelle analogique (EVA) et le retentissement fonctionnel par le Health Assessment Questionnaire (HAQ).L’estime de soi était évaluée via l’échelle de l’estime de soi de Rosenberg qui comporte 10 questions. Un score global inférieur à 31 indique une estime de soi faible. Une influence positive ou négative de la PR sur la vie affective du couple a été recherchée en posant la question : « Selon vous, est ce que la PR a influencé la vie affective de votre couple ? ». La fonction sexuelle était évaluée par le Female Sexual Function Index (FSFI). Le score global du FSFI varie de 2 à 36. Plus le score est élevé, meilleure est la fonction sexuelle. L’analyse statistique était réalisée par le logiciel SPSS. Le taux de signification p a été fixé à 0,05.

Résultats

L’âge moyen de nos patientes était 42,7ans [22–51]. La durée moyenne d’évolution de la maladie était 85,2 mois [6–192]. Des déformations articulaires étaient notées chez 43 patientes (50,5 %). L’EVA douleur moyenne était de 4,5cm±3 et la valeur moyenne du DAS-28vs était de 4,28 [1,16–6,35]. Le score HAQ variait entre 0,5 et 1,8 avec une valeur moyenne de 0,77. Les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés (ACCP) étaient positifs chez 72 patientes (84,7 %). Les traitements de fond étaient répartis comme suit : csDMARDs dans 56,4 % des cas et bDMARDs dans 43,5 % des cas. Trente-deux patientes (37,6 %) affirmaient que la maladie avait eu un impact négatif sur leurs vies affectives. La moyenne du score de Rosenberg était 34 [10–40]. Quarante-huit patientes avaient une estime de soi faible à très faible. Une association statistiquement significative était retrouvée entre la faible estime de soi et la maladie active (OR=1,766, IC95 % [1,322–4,102]) et l’incapacité fonctionnelle importante (OR=4,112, IC95 % [1,645–7,411]). La valeur moyenne du score FSFI global était 25,2 [10–38]. La prévalence de la dysfonction sexuelle était de 45,8 % (n=39). La dysfonction sexuelle était significativement liée à l’âge (p=0,038), à la douleur (p<10–3), à l’activité de la maladie (p=0,024), à la durée d’évolution de la maladie (p=0,033) et à la détérioration de la vie affective (p=0,048). Une association entre la dysfonction sexuelle et la faible estime de soi a été retrouvée sans être statistiquement significative (p=0,0891).

Conclusion

Notre étude a montré que la dysfonction sexuelle et la faible estime de soi représentent des comorbidités fréquentes au cours de la polyarthrite rhumatoïde. Le dépistage et la prise en charge de ces anomalies s’avèrent actuellement incontournables.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2024  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 45 - N° S1

P. A132 - juin 2024 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Première observation d’une scléromyosite associée à une haploinsuffisance SOCS1
  • B. Ferdoelle, G. Galli, V. Hemar, J. Prola, D. Bronnimann, A. Contis, H. Chaussade, F. Bonnet
| Article suivant Article suivant
  • Lymphomes T périphériques : manifestations cliniques atypiques et stratégies diagnostiques
  • M. Dutour, L. Fouillet, E. Chalayer, P. Cathébras

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2025 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.