Évaluation de l’estime de soi, de la vie affective et de la fonction sexuelle chez les jeunes femmes atteintes de polyarthrite rhumatoïde - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
Du fait de son impact physique et psychologique, la polyarthrite rhumatoïde (PR) peut entraîner une altération significative de la perception de l’estime de soi et de la qualité de vie des patientes notamment sur le plan affectif et sexuel. L’objectif de ce travail est de déterminer la relation entre la PR et l’estime de soi, la vie affective et la fonction sexuelle chez les jeunes patientes.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude transversale portant sur 85 patientes âgées entre 18 et 51ans, mariées et suivies pour une PR selon les critères ACR/EULAR 2010. Les données sociodémographiques et cliniques étaient extraites à partir des dossiers médicaux. On a évalué l’activité de la PR par le Disease activity score-28 (DAS-28), la sévérité de la douleur par l’échelle visuelle analogique (EVA) et le retentissement fonctionnel par le Health Assessment Questionnaire (HAQ).L’estime de soi était évaluée via l’échelle de l’estime de soi de Rosenberg qui comporte 10 questions. Un score global inférieur à 31 indique une estime de soi faible. Une influence positive ou négative de la PR sur la vie affective du couple a été recherchée en posant la question : « Selon vous, est ce que la PR a influencé la vie affective de votre couple ? ». La fonction sexuelle était évaluée par le Female Sexual Function Index (FSFI). Le score global du FSFI varie de 2 à 36. Plus le score est élevé, meilleure est la fonction sexuelle. L’analyse statistique était réalisée par le logiciel SPSS. Le taux de signification p a été fixé à 0,05.
Résultats |
L’âge moyen de nos patientes était 42,7ans [22–51]. La durée moyenne d’évolution de la maladie était 85,2 mois [6–192]. Des déformations articulaires étaient notées chez 43 patientes (50,5 %). L’EVA douleur moyenne était de 4,5cm±3 et la valeur moyenne du DAS-28vs était de 4,28 [1,16–6,35]. Le score HAQ variait entre 0,5 et 1,8 avec une valeur moyenne de 0,77. Les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés (ACCP) étaient positifs chez 72 patientes (84,7 %). Les traitements de fond étaient répartis comme suit : csDMARDs dans 56,4 % des cas et bDMARDs dans 43,5 % des cas. Trente-deux patientes (37,6 %) affirmaient que la maladie avait eu un impact négatif sur leurs vies affectives. La moyenne du score de Rosenberg était 34 [10–40]. Quarante-huit patientes avaient une estime de soi faible à très faible. Une association statistiquement significative était retrouvée entre la faible estime de soi et la maladie active (OR=1,766, IC95 % [1,322–4,102]) et l’incapacité fonctionnelle importante (OR=4,112, IC95 % [1,645–7,411]). La valeur moyenne du score FSFI global était 25,2 [10–38]. La prévalence de la dysfonction sexuelle était de 45,8 % (n=39). La dysfonction sexuelle était significativement liée à l’âge (p=0,038), à la douleur (p<10–3), à l’activité de la maladie (p=0,024), à la durée d’évolution de la maladie (p=0,033) et à la détérioration de la vie affective (p=0,048). Une association entre la dysfonction sexuelle et la faible estime de soi a été retrouvée sans être statistiquement significative (p=0,0891).
Conclusion |
Notre étude a montré que la dysfonction sexuelle et la faible estime de soi représentent des comorbidités fréquentes au cours de la polyarthrite rhumatoïde. Le dépistage et la prise en charge de ces anomalies s’avèrent actuellement incontournables.
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Vol 45 - N° S1
P. A132 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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