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Étude de la prévention du zona en France dans le cadre d’un traitement par Anifrolumab - 08/06/24

Doi : 10.1016/j.revmed.2024.04.424 
L. Trefond 1, , F. Chasset 2, N. Ait Abdallah 3, G. Nocturne 4, J. Henry 4, P. Sève 5, B. Bonnotte 6, R. Monteiro 6, S. Faguer 7, C. Richez 8, T. Moulinet 9, W. Gil 10, E. Lazaro 11, M. Scherlinger 12, J. Sibilia 13, L. Sailler 14, A. Bigot 15, A. Audemard-Verger 16, S. Roque 17, B. Granel 18, D. Boutin 19, M. Martin 20, N. Ferreira-Maldent 16, C. Cazalets 21, N. Belhomme 22, T. Barba 23, M. Jachiet 24, J.D. Bouaziz 24, A. Lanteri 25, R. Lhote 3, M. Andre 1, A. Mathian 3, Z. Amoura 3
1 Médecine interne, CHU Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand, France 
2 Dermatologie, hôpital Tenon, AP–HP, Paris, France 
3 Médecine interne 2, hôpitaux universitaires Pitié-Salpêtrière–Charles-Foix, Paris, France 
4 Rhumatologie, hôpital Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre, France 
5 Médecine interne, Hôpital de la Croix-Rousse, Lyon, France 
6 Médecine interne et immunologie clinique, CHU de Dijon, Dijon, France 
7 Département de néphrologie et transplantation d’organes, 1, avenue Jean-Poulhes, 31059 Toulouse, France 
8 Rhumatologie, Hôpital Pellegrin, Bordeaux, France 
9 Médecine interne et Immunoogie clinique, Hôpital Belle Isle, Hôpitaux Privés de Metz, 19, rue de Turique, Nancy, France 
10 Service de Médecine interne, CHU Clermont-Fd: Site Gabriel-Montpied, Clermont-Ferrand, France 
11 Médecine interne, Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux, Bordeaux, France 
12 Rhumatologie, CHU Strasbourg, Strasbourg, France 
13 Rhumatologie, CHRU Hôpitaux Universitaires Strasbourg, Strasbourg, France 
14 Service de Médecine Interne, Centre Hospitalier Universitaire de Toulouse, Toulouse, France 
15 Médecine interne, 2, boulevard Tonnellé, Tours, France 
16 Médecine interne, CHRU Hôpitaux de Tours, Tours, France 
17 Médecine interne f, Hôpital de La Seyne sur Mer, Centre Hospitalier Intercommunal Toulon-La Seyne sur Mer, La Seyne-sur-Mer, France 
18 Médecine Interne, Hôpital Nord, Marseille, France 
19 Service de dermatologie et vénérologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France 
20 Médecine interne, CHU de Poitiers, Poitiers, France 
21 Médecine interne, Centre Hospitalier Universitaire de Rennes, Rennes, France 
22 Médecine interne, CHU Rennes - Hôpital Sud - Maternité, Rennes, France 
23 Médecine interne, hôpital de la Croix-Rousse, grande rue de la Croix-Rousse, Lyon, France 
24 Dermatologie, Hôpital Saint-Louis, Paris, France 
25 Service de médecine interne, CH d’Antibes Juan-les-Pins, Antibes, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Il existe un surrisque infectieux dans le lupus systémique, notamment de zona, particulièrement chez les patients ayant des autoanticorps anti-interféron alpha et traités par immunosuppresseurs [1, 2]. L’anifrolumab, un anticorps monoclonal anti-récepteur des interférons de type I a récemment obtenu l’AMM en France dans le lupus systémique. L’anifrolumab est également associé à un surrisque de zona [3]. Il n’existe pas de recommandations sur la prévention du zona par valaciclovir en association à un traitement par anifrolumab.

Les objectifs de cette étude étaient de : 1/Faire un état des lieux des pratiques en France, chez les patients traités par anifrolumab, de la prescription de valaciclovir au long cours en prévention primaire et secondaire du zona. 2/Analyser la survenue de zona chez les malades avec lupus systémiques traités par anifrolumab.

Patients et méthodes

Nous avons conduit une étude rétrospective multicentrique entre novembre 2021 et février 2024 par le biais d’un appel à observations auprès de l’ensemble des centres de références et de compétences de la filière FAI2R en France. Nous avons inclus l’ensemble des patients répondant aux critères ACR/EULAR 2019 de lupus systémique (LS) ayant reçu un traitement par anifrolumab.

Résultats

Soixante patients, d’âge moyen 40,8±11,7 ans, ont été inclus dont 93 % de femmes. Il s’agissait de lupus avec un historique cutanéomuqueux (n=56, 93 %), musculo-articulaire (n=55, 92 %), hématologique (n=23, 38 %), constitutionnel (n=17, 28 %), cardiorespiratoire (n=13, 21,7 %), rénal (n=10, 17 %) et neuropsychiatrique (n=4, 6,7 %). Sept patients avaient un syndrome des antiphospholipides. Les patients avaient reçu dans leur histoire les traitements suivants : hydroxychloroquine (n=60, 100 %), corticoïdes (n=58, 97 %), methotrexate (n=49, 82 %), belimumab (n=43, 72 %), mycophenolate mofetil (n=24, 40 %), thalidomide (n=20, 33 %), azathioprine (n=13, 22 %), rituximab (n=10, 17 %), lenalidomide (n=9, 15 %) et cyclophosphamide (n=5, 8 %).

Cinq patients (8 %) avaient présenté un ou plusieurs épisodes de zona avant l’instauration de l’anifrolumab.

Au moment de l’instauration de l’anifrolumab, la durée d’évolution du lupus était de 16,1±11,7 années et les atteintes actives étaient : cutanéomuqueuses (n=49, 82 %), musculo-articulaires (n=38, 63 %), constitutionnelles (n=6, 10 %), hématologiques (n=4, 7 %) et/ou cardiorespiratoires (n=3, 5 %). L’anifrolumab était associé à de l’hydroxychloroquine (n=53, 88 %), des corticoïdes (n=41, 68 %), ou à un autre immunosuppresseur (n=25, 42 %). Le recul moyen depuis l’instauration de l’anifrolumab était de 5,9±7,1 mois et 48 (80 %) étaient traités depuis au moins 3 mois.

Lors de l’instauration du traitement par anifrolumab, 37 patients (62 %) ont débuté un traitement par valaciclovir : 33 en prévention primaire et 4 en prévention secondaire. La dose de valaciclovir était de 500mg/jour pour 32 patients et 1000mg/jour pour 5 patients.

Chez les patients ayant reçu un traitement depuis plus de 3 mois (n=48), 3 patients (6 %) ont développé un zona : à 1 mois, 9 mois et 14 mois du début du traitement, sans complication. Ces 3 patients n’avaient pas d’antécédent de zona. Ils n’avaient pas de prévention par valaciclovir. En association à l’anifrolumab, deux patients étaient aussi traités par hydroxychloroquine, et un troisième par hydroxychloroquine, corticoïdes et mycophenolate mofetil.

Onze patients (23 %) ont eu d’autres infections : grippe (n=4), COVID-19 (n=3), herpes labial ou génital (n=2) et infectons bactériennes (n=2). Deux patients ont souhaité arrêter le traitement suite à une infection virale.

Conclusion

Les pratiques sur la prévention du zona en France sous anifrolumab sont hétérogènes. Les données observationnelles collectées sur les premiers malades atteints de LS et traités par anifrolumab montrent que le valaciclovir est prescrit en prévention chez environ deux tiers des patients. Après 3 mois de suivi, 3 zonas sans complication sont survenus sous anifrolumab, tous chez des patients sans prophylaxie par valaciclovir. L’augmentation du nombre de patients et de la durée d’observation de la cohorte permettra d’analyser l’impact des pratiques de prévention sur la survenue de zona.

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Vol 45 - N° S1

P. A120-A121 - juin 2024 Retour au numéro
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