Présentation clinique, efficacité des traitements et évolution des glomérulonéphrites extra-membraneuses lupiques pures : une étude multicentrique nationale - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
La glomérulonéphrite extra-membraneuse (GEM) lupique représente 5 à 20 % des atteintes rénales du lupus systémique [1 ]. Si le traitement des classes prolifératives (III et IV de la classification ISN-RPS 2003) est relativement consensuel, celui des GEM lupiques (classe V de la classification ISN-RPS 2003) n’est toutefois pas clairement défini [2 ]. Notre étude a pour objectif de décrire les caractéristiques cliniques, biologiques et histologiques des patients avec GEM lupique et d’apprécier l’efficacité des différentes thérapeutiques.
Patients et méthodes |
L’étude menée est rétrospective, observationnelle, multicentrique, conduite sur 18 centres français. Les patients majeurs avec un diagnostic de première poussée de GEM lupique pure entre 2000 et 2020 étaient inclus. Les patients avec une poussée antérieure de GEM lupique étaient exclus. Une rémission complète était définie comme un rapport protéinurie/créatininurie<0,05g/mmol et une rémission partielle comme une réduction de>50 % mais comprise entre 0,05 et 0,3g/mmol de la protéinurie initiale avec stabilité de la fonction rénale conformément aux recommandations KDIGO 2024 [2 ].
Résultats |
Deux cent 1Xhuit patients (87,6 % de femmes avec un âge médian [IQR] de 27 [21–35 ans]) ont été inclus. Parmi eux, 97 (44,5 %) étaient d’origine afro-caribéenne. Dans 89 cas (36,7 %) la GEM lupique était inaugurale de la maladie. Soixante-six (30,3 %) patients avaient présenté une poussée rénale antérieure, dont 22 (33,3 %) une classe III±V et 27 (40,9 %) une classe IV±V. Au diagnostic de GEM lupique, les médianes de débit de filtration glomérulaire (DFG) étaient de 117 [94–131] mL/min/1,73m2, d’albuminémie de 29 [21,2–34] g/L et de protéinurie de 0,23 [0,13–0,45] g/mmol ; 88/200 patients (44 %) présentaient une hématurie. Au total, 75/210 (35,7 %) patients avaient un syndrome néphrotique et 77 (35,3 %) présentaient une atteinte rénale isolée. Initialement, 51 patients (23,4 %) bénéficiaient d’un traitement néphroprotecteur seul alors que 30 (13,8 %), 64 (29,3 %), et 73 (33,5 %) patients bénéficiaient d’un traitement par Rituximab (RTX)±corticothérapie, Mycophénolate mofétil (MMF)±corticothérapie, ou un autre traitement immunosuppresseur respectivement. Dix (19,6 %) patients sous traitement néphroprotecteur nécessitaient l’introduction d’un traitement immunosuppresseur avant le 6e mois de suivi (19,6 %). Les patients sous traitement néphroprotecteur présentaient un taux d’albumine significativement plus important (p<0,001) et une protéinurie plus faible par rapport aux 3 autres groupes. Le nombre de patient présentant un syndrome néphrotique était plus grand dans le groupe RTX (n=16/34, 47,1 %) que dans le groupe néphroprotecteur (n=9/41, 22 %), MMF (n=25/67, 37,3 %) ou autre (n=24/76, 31,6 %), p=0,08. La réponse globale (partielle+complète) à 12 mois ne différait pas entre les 4 groupes (70,4 % dans le groupe néphroprotecteur, 68,7 % dans le groupe MMF, 75,7 % dans le groupe RTX et 64,3 % dans le groupe « autre », p=0,7). Le nombre de rechute d’une GEM lupique au décours du traitement n’était pas non plus différent (16,7 %, 18,7 %, 16,7 % et 20,9 % respectivement, p=0,9), de même que le risque de rechute rénale ou extrarénale tout venant. Le DFG était préservé dans les 4 groupes après un suivi médian de 63,8 [34,7–101] mois.
Conclusion |
La GEM lupique présente un taux de rémission complète plus élevée que dans les formes prolifératives mais sous réserve de l’emploi d’immunosuppresseurs dans 71 % des cas. Si le type de traitement immunosuppresseur n’est pas consensuel, il ressort que le RTX±corticothérapie ne semble pas inférieur au MMF ou à d’autres d’immunosuppresseurs [3 ].
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 45 - N° S1
P. A119 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?