La question de l’accompagnement des personnes en fin de vie fait l’objet d’un débat sensible au sein de la société française, notamment concernant la possibilité pour certains patients d’accéder à une aide active à mourir. Cette étude avait pour objectif de faire un état des lieux des connaissances et de recueillir le positionnement des soignants sur l’accompagnement des patients en fin de vie, ainsi que de mettre en évidence d’éventuelles spécificités de leur discours.

Une enquête de recueil d’opinions des professionnels de santé, composée de questions fermées et ouvertes qui ont été analysées grâce à une approche lexicométrique, a été diffusée dans un centre de lutte contre le cancer.

Soixante-quatorze réponses ont été obtenues entre octobre 2022 et avril 2023. Les résultats de l’étude révèlent une bonne connaissance des différentes procédures pour les patients en situation palliative et/ou en fin de vie. Une majorité des participants faisait la différence entre euthanasie et sédation profonde et continue, et percevait cette dernière comme un moyen de soulager les souffrances des patients, sans pour autant induire le décès. Les différentes procédures liées à l’aide active à mourir étaient connues par une majorité des professionnels et l’enquête n’a pas dégagé de tendance dominante concernant l’intention de pratiquer l’euthanasie si la loi devait l’autoriser. La moitié des participants jugeait leur formation insuffisante, soulignant la nécessité de la renforcer.

Cette enquête souligne l’importance de la formation et de l’accompagnement des professionnels de santé accompagnant des personnes en situation palliative et leurs proches en France.

The issue of end-of-life care is the subject of a sensitive debate in French society, particularly regarding the possibility for certain patients to have access to medical assistance in dying. The aim of this study was to assess the knowledge and opinion of healthcare providers on the care practices for patients at the end of life, as well as to highlight any specificities in their discourse.

A survey of healthcare providers’ opinions, composed of closed and open questions, that were analyzed using a lexicometric approach, was distributed in a cancer center.

The results of the study reveal a good knowledge of the different procedures. Professionals considered that advance directives should be systematically collected; a majority of them differentiated euthanasia from deep continuous sedation and perceived the latter as a means of relieving patients’ suffering without inducing death. The different procedures related to the active assistance in dying were known by a majority of professionals and the survey did not identify a dominant trend concerning the will to practice euthanasia if the legal framework allowed it. Half of the participants considered their training insufficient, indicating the need to fill this gap.

This survey underlines the importance of training and support for the professionals caring for patients in palliative situation and their relatives in France.