The quality of the very early emotional experiences in a child's life are recognized today as foundational in the mental health of becoming an adult. Unsurprisingly, clinicians and health authorities agree on the importance of early detection and treatment of any mental health issues experienced by the preschool child. This is even more important and challenging as young children do not yet have the language skills necessary to express their distress. But do the caregivers in charge of these populations have the best tools at their disposal to carry out that important mission in an efficient and scientifically robust manner reflecting the latest research findings and scientific literature? This is the question we try to answer in this paper.

We revisited the theoretical underpinnings behind the concept of mentalization as playing a key role in the ability to understand the other's inner reality. We then carried out an extensive review of scientific papers written over the past 30 years on the subject. We examined mental representations of the adult on the child and analyzed those mentalizations as key inputs. We focused on extracting cross analyses of the mentalizations of one child by several adults with different functions in the life of the child. In this process, we used the PRISMA methodology applied to large international medical databases.

We found that the qualitative approach, usually associated with a lengthy process, has been overwhelmingly used in trying to assess patients’ mental states and to analyze the mentalizations on the patient, adult or child. Furthermore, cross analyses of mentalizations from more than one adult on a given child were almost nonexistent, despite having high epistemic and clinical potential.

There is a dearth of reliable quantitative tools, able to capture and analyze the mentalizations on a patient, that are scientifically robust, transposable, and easy to implement in a clinical setting. The absence of such tools for medical professionals in charge of assessing preschool children contributes, in our view, the low detection and poor treatment of mental disorders in that particularly vulnerable population. We believe there is here an urgent unmet need and that such tools should be designed, validated, and deployed into the target populations as early as possible.

La qualité des premières expériences émotionnelles de la vie d’un enfant est aujourd’hui reconnue comme déterminante pour la santé mentale de l’adulte en devenir. Il n’est pas surprenant de voir les cliniciens et les autorités sanitaires s’accorder sur l’importance d’une détection et d’un traitement précoces de tout problème de santé mentale rencontré par l’enfant d’âge préscolaire. Ceci est d’autant plus important et difficile que les jeunes enfants ne disposent pas encore d’un niveau de langage suffisant pour exprimer leur détresse. Mais les soignants en charge de ces populations ont-ils les outils à leur disposition pour mener à bien cette importante mission de manière efficace et scientifiquement robuste, en tenant compte des derniers résultats de la recherche et de la littérature scientifique? C’est à cette question que nous tentons de répondre dans cet article.

Après un examen approfondi des fondements théoriques de notre travail, qui met en évidence le rôle clé de la mentalisation dans la capacité à comprendre la réalité interne de l’autre, nous avons procédé à une revue extensive des articles scientifiques écrits au cours des 30 dernières années. Nous examinons les représentations mentales de l’adulte sur l’enfant et analysons ces mentalisations en tant qu’éléments clés. Nous nous concentrons sur l’extraction d’analyses croisées des mentalisations d’un enfant par plusieurs adultes ayant des fonctions différentes dans la vie de l’enfant. Pour ce faire, nous avons utilisé la méthodologie PRISMA appliquée aux grandes bases de données médicales internationales.

Nous constatons que dans ce domaine, l’approche qualitative, généralement associée à un long processus, est massivement utilisée pour tenter d’évaluer les états mentaux des patients. En outre, les analyses croisées des mentalisations de plus d’un adulte sur un enfant donné sont presque inexistantes, bien qu’elles aient un potentiel épistémique et clinique élevé.

Notre recherche montre une pénurie d’outils fiables, scientifiquement robustes, transposables et faciles à mettre en œuvre dans le contexte clinique. Nous pensons donc qu’il est urgent de concevoir, de valider et de déployer de tels outils dans les populations cibles, au bénéfice des enfants en âge préscolaire.