La reconnaissance de l’obésité en tant que maladie à part entière a conduit à développer plusieurs approches thérapeutiques. L’option pharmacologique a été rapidement envisagée en raison de l’échec relatif des modifications thérapeutiques du mode de vie et de l’incidence croissante de cette maladie aux complications sévères. Après le faux-pas des hormones thyroïdiennes et à la suite de la découverte des propriétés des amphétamines au décours des années 1940 et 1950, les firmes pharmaceutiques ont mis sur le marché toute une série de dérivés. Les effets indésirables, le risque addictif et les effets très imparfaits en termes de perte de poids ont conduit à leur interdiction en dépit de l’apparition de molécules apparentées ou d’isomères à la fin du siècle dernier. D’autres molécules d’action centrale – sibutramine, lorcasérine, natrexone/bupropion, rimonabant – ont été proposées comme succédanés des amphétamines, sans éviter les flops en raison du durcissement de la réglementation et des exigences nouvelles en matière d’efficacité. Seul l’orlistat, molécule agissant sur l’absorption des graisses, d’efficacité modeste, est parvenue à se maintenir. Au cours des deux dernières décennies, ont été développés des agonistes des récepteurs des incrétines susceptibles d’agir de façon efficace et durable, sans effets secondaires rédhibitoires à ce jour. Assurément, la folle histoire de la pharmacothérapie de l’obésité n’est pas terminée.

The recognition of obesity as a disease in its own right has led to the development of several therapeutic approaches. The pharmacological option was supported by the relative failure of therapeutic lifestyle modifications and the increasing incidence of this disease with severe complications. After the misstep of thyroid hormones and the discovery of amphetamines’ properties in the 1940s and 1950s, pharmaceutical companies introduced a whole series of derivatives to the market. Adverse effects, addictive risk, and imperfect effects in terms of weight loss led to their ban, despite the appearance of related molecules or isomers at the end of the last century. Other molecules of central action – sibutramine, lorcaserin, naltrexone/bupropion, rimonabant – have been proposed as substitutes for amphetamines without avoiding flops due to tighter regulations and new requirements in terms of efficacy. Over the past two decades, incretin receptor agonists have been developed that can act effectively and sustainably without crippling side effects. Certainly, the crazy story of obesity drug therapy is not over.