La charge bactérienne du gonocoque mesurée par le Cycle Threshold (Ct) du prélèvement urinaire est corrélée à la symptomatologie - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
Il a été suggéré que le Ct de la PCR de gonocoque pouvait être corrélé à la symptomatologie de l'infection par Neisseria gonorrhoeae, et par extension au risque de transmission. Nous avons donc comparé le Ct chez des hommes ayant un diagnostic d'infection urétrale à gonocoque selon la présence ou non de symptômes cliniques d'urétrite.
Matériels et méthodes |
Il s'agit d'une étude rétrospective entre 2019-2024 incluant 309 hommes présentant une urétrite à gonocoque avec une PCR sur le premier jet d'urine positive. Les patients étaient classés en symptomatiques avec écoulement urétral, symptomatiques sans écoulement et non-symptomatiques. Les patients ayant reçu des antibiotiques dans les 7 jours précédents ont été exclus. L'âge, l'orientation sexuelle, les antécédents de gonococcie, et le nombre de partenaires dans les 12 derniers mois ont également été recueillis. Une analyse univariée (test de fisher, test de wilcoxon, ANOVA et regression linéaire) puis multivariée ont été réalisées.
Résultats |
Le Ct était disponible pour 102 patients. L'âge médian [min ; max] était de 24.0 ans [14.0 ; 62.0]. Vingt-neuf patients avaient un antécédent d'infection à gonocoque, 49 n'en avait pas et 24 n'était pas renseigné. Le nombre médian [min ; max] de partenaire au cours des 12 derniers mois était de 3.0 [1.0 ; 50.0]. Soixante-deux patients se déclaraient hétérosexuels, 32 HSH, sept bisexuels et un patient n'avait pas précisé son orientation. Quatre-vingt-trois patients étaient symptomatiques, soit 60 (58.8%) avec un écoulement urétral, 23 (22.5%) sans écoulement et 19 (18.6%) étaient asymptomatiques, avec une médiane [Min ; Max] de 19.60 [11.70 ; 27.60], 20.50 [15.10 ;29.10] et 21.60 [18.30 ;34.90] respectivement.
Le Ct était significativement plus bas en cas de symptômes (p=0.005), et d'autant bas que la symptomatologie était importante (écoulement > absence d'écoulement) (p=0.002). Les antécédents d'infection à gonocoque, le nombre de partenaire, l'orientation sexuelle ou l'âge n'avait pas d'impact sur le Ct ou la symptomatologie. L'analyse multivariée confirmait l'association significative entre une infection symptomatique et un CT bas (donc une charge bactérienne élevée) (avec écoulement, p=0.01) sans influence des autres facteurs.
Conclusion |
Les patients symptomatiques présentaient un CT significativement plus bas, et d'autant plus bas que la symptomatologie était importante, et donc une charge bactérienne plus élevée. On peut extrapoler une plus grande contagiosité chez ces patients.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S98 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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