Monkeypox Clade II en France en 2023 : une situation endémique ? - 29/05/24
Résumé |
Introduction |
L'OMS a déclaré la fin de l'épidémie liée au virus Monkeypox (MPV) Clade II le 11 mai 2023. Depuis, peu de cas ont été signalés en Europe. Cependant, le manque de données sur l'efficacité vaccinale au long cours chez les personnes à risque suscite des inquiétudes quant à une circulation persistante du MPV. Ce travail a pour objectif d'analyser des cas de MPV diagnostiqués en France depuis août 2023.
Matériels et méthodes |
Les caractéristiques démographiques, cliniques et virologiques de nouveaux cas de MPV Clade II diagnostiqués par PCR depuis août 2023 ont été collectées à partir d'un appel à observation national diffusé via infectioflash.
Résultats |
Entre août 2023 et janvier 2024, 18 patients atteints de MPV clade II dans 9 hôpitaux universitaires et CeGIDD ont été identifiés en France métropolitaine dont 15 à Paris, avec un âge médian [IQR] de 37 ans [29-40]. Seize patients (88%) étaient des hommes dont 14 (87 %) étaient des HSH. Les patients ont eu en moyenne 5 partenaires sexuels au cours du mois précédant l'infection et 6 patients étaient sous PrEP. Trois patients vivaient avec le VIH, bien contrôlés sous traitement antirétroviral, et 2 ont été diagnostiqués d'un VIH-1 stade A2 simultanément du MPV. Aucun patient n'était immunodéprimé. Huit patients (44%) avaient eu au moins une dose de vaccin variole 3ème génération : 4 (dont 3 PVVIH) avaient reçu 2 doses au moins 4 mois avant le diagnostic de MPV, 3 avaient reçu une dose pendant leur enfance sans rappel récent et 1 avait reçu une dose 2 mois avant le diagnostic et une deuxième en prophylaxie post-exposition, mais a développé des symptômes 15 jours plus tard. Cinq patients avaient une histoire de voyage dont 4 uniquement en Europe et 1 en Amérique du Sud au cours du mois précédant le diagnostic avec des rapports sexuels pendant leurs séjours. Un seul patient a signalé un rapport sexuel avec un partenaire symptomatique confirmé. Treize patients (72%) présentaient des lésions génitales typiques associées à des lésions faciales (n = 7), des membres (n = 5), du tronc (n = 3) et 5 n'avaient que des lésions génitales ou anales isolées. La PCR MPV Clade II était positive sur les lésions chez les 18 patients avec une médiane de Ct à 24,3. Aucun patient n'a été hospitalisé ni présentait des signes de gravité.
Conclusion |
Cette étude est en faveur d'une endémie à bas bruit du MPV Clade II en France, intéressant essentiellement les HSH, y compris des patients doublement vaccinés et sans notion de voyage récent. Une circulation du virus chez des porteurs asymptomatiques pourrait contribuer à cette transmission de même que le probable non-recours aux soins d'un certain nombre de cas. Seulement 44% des cas de cette série avaient reçu au moins une dose de vaccin anti-variolique dans leur vie ce qui renforce l'importance de poursuivre les efforts concernant la prévention vaccinale.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 3 - N° 2S
P. S9-S10 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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