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Pronostic des infections de prothèses chez les patients ayant une polyarthrite rhumatoïde - 29/05/24

Doi : 10.1016/j.mmifmc.2024.04.280 
N. Guérin 1, M. Couderc 1, A. Tournadre 1, E. Petrosyan 1, O. Lesens 2
1 CHU, Clermont-Ferrand, France 
2 CH, Cayenne, Guyane Française 

Résumé

Introduction

Très peu d'études se sont intéressées au pronostic des patients ayant une polyarthrite rhumatoïde (PR) et une Infection de Prothèse Articulaire (IPA).

Matériels et méthodes

Etude rétrospective monocentrique cas témoins (un cas pour 2 contrôles codés IPA sans Rhumatisme Inflammatoire Chronique (RIC) dans la base de données nationale des CRIOAc) appariée sur l'âge, le sexe, la localisation de la prothèse et l'année de l'infection. Critères d'éligibilité : tout patient majeur passé en RCP CRIOA entre le 2012 et 2020 pour une IPA (hanche, genou) prouvée. Le critère de jugement principal était la guérison à 2 ans. La récidive, la surinfection, l'introduction d'une antibiothérapie suppressive ou le décès étaient considérés comme des échecs. Les groupes ont été comparés par un test du Chi-2 ou test exact de Fisher pour les variables catégorielles et un test de Student ou test de Mann-Whitney pour les variables continues (logiciel Stata).

Résultats

Parmi les 1988 avis de RCP pour IPA, 84 concernaient une PR. Après exclusion de 16 avis, 68 avis correspondaient à 21 IPA (hanche : 13, genou : 8) chez 19 patients. Le traitement de la PR comportait : cortisone, 57.1 % (12), méthotrexate, 61.9 % (13) et biothérapie, 61.7 % (13). Les cas ont été appariés à 42 témoins. Il s'agissait principalement d'infections tardives (groupe PR : 71.4% (15) versus 52.3% (22), p= 0.71) à staphylocoques (Groupe PR : 71.5% (15) versus 70.7% (32)). Les patients ne différaient pas significativement pour les variables suivantes : score de Charlson (4 [2;5] versus 3.5 [2;5], p=0,36), insuffisance rénale chronique, diabète, néoplasie, tabagisme actif ou l'existence d'une prothèse de révision. Par contre le groupe PR différait pour l'IMC>30 (19% (4) versus 45,2% (19), p= 0,04)) et les prothèses cimentées (76% (15) versus 100% (42), p=0.003). La prise en charge chirurgicale était conforme aux recommandations pour 57.1% (12) du groupe PR et 73,8% (31) du groupe contrôle (p=0.18). Le non-respect des recommandations était justifié par le terrain sous-jacent ou le refus des patients. Le relai oral le plus prescrit comprenait lévofloxacine (groupe PR 55.6% (11) versus 48.7% (20)) et rifampicine (groupe PR : 50% (9) versus 59% (21)). Le taux d'effet secondaire indésirable ne différait pas entre les deux groupes avec un seul arrêt de rifampicine (cause digestive) et de lévofloxacine (confusion et épilepsie). Le triméthoprime-sulfaméthoxazole était plus prescrit dans le groupe PR (27.8% (6) versus 2.6% (1) ; p=0.01). Le taux de succès à 2 ans était de 57,1% (12) dans le groupe PR et 66,7% (28) dans le groupe contrôle (P=0,48). Sur le plan de la PR, le traitement de fond, notamment la biothérapie, a été modifié chez 66.7% (14) des patients. Un seul patient a dû reprendre son anti-TNF au vu d'une PR en poussée sévère en cours de traitement. Chez 61,9 % (13) des patients, l'activité de la PR a repris dans les 2 ans, avec une rechute des douleurs articulaires et de l'activité biologique

Conclusion

Dans cette étude qui doit être confirmée sur un plus grand effectif, le pronostic des patients ayant une IPA sur un terrain de PR ne semble pas différer des autres patients, avec néanmoins des conséquences importantes en terme de prise en charge du rhumatisme.

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Vol 3 - N° 2S

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